Des chercheurs de l’Université de la Saskatchewan affirment qu’une technique utilisée pour nettoyer les porcheries les a conduits à une méthode efficace pour décontaminer les œufs, rapporte un article de Janelle Rudolph paru dans Farmtario.
La méthode utilise de l’eau et de l’électricité pour créer des nanostructures d’eau artificielles (EWN), qui nettoient les œufs sans endommager la cuticule, la couche externe naturelle qui scelle l’œuf. Cela réduit le besoin de réfrigération. Les chercheurs affirment que la méthode est efficace à 97,6 % contre E. coli et à 80,4 % contre la salmonelle.
Mehdi Heydari Foroushani, chercheur postdoctoral à la faculté d’ingénierie de l’université, a expliqué que le processus commence en générant un « champ électrique puissant entre les aiguilles et la prise de terre alors que nous avons de l’eau à l’intérieur de ces aiguilles ».
À lire aussi

Réutiliser des équipements pour abreuver au pâturage
Avez-vous remarqué les équipements qui ont été utilisés pour fabriquer l’abreuvoir sur la photo ci-dessus?
« Cette puissante électricité fait que l’eau commence à être pulvérisée en petites quantités, de l’ordre du nanomètre », a-t-il dit.
Les nanomolécules d’eau sont riches en électrons et contiennent de l’oxygène réactif. L’oxygène et l’eau interagissent avec les microorganismes bactériens, les stoppant dans leur progression, a-t-il expliqué.
« Cet appareil est doté de 16 aiguilles et chaque aiguille utilise un microlitre d’eau par minute. Au total, nous utilisons donc 16 microlitres d’eau par minute pour l’appareil, ce qui représente une très faible quantité d’eau. Ce n’est rien en fait, juste une goutte d’eau par minute. » Un microlitre est un millième de millilitre.
Cette méthode utilise également moins d’énergie que les méthodes actuelles et expérimentales, a dit Mehdi Heydari Foroushani.
L’équipe de recherche a découvert que le processus est plus efficace lorsque les EWN sont dispersées sur les œufs à un courant de neuf kilovolts par centimètre pendant cinq minutes.
Il s’agit là d’un obstacle potentiel si le procédé est commercialisé, a-t-il reconnu. Les grandes installations de production d’œufs dépendent de méthodes rapides. La prochaine étape de la recherche consistera à surmonter cet obstacle.
L’équipe a aussi pu démontrer que ce procédé n’endommageait ni la cuticule, ni la coquille.
« Le lavage des œufs endommage les cuticules à la surface de l’œuf. Nous lavons un peu ces couches, a expliqué le chercheur. C’est pourquoi, après le lavage, nous mettons généralement les œufs au réfrigérateur. Il n’est donc pas nécessaire de les mettre au réfrigérateur après avoir utilisé cette méthode. »
Article original publié dans Farmtario, traduit et adapté par Marie-Josée Parent
À lire aussi:
10 millions de dollars pour la recherche sur les grains
Le Centre de recherche et d’innovation sur la canneberge (CRIC) voit le jour