Lorsqu’on fait le bilan d’une expo, on parle souvent du Grand Championnat, mais il y a aussi tous les autres participants… et gagnants. Parfois même, des éleveurs choisissent de ne pas présenter d’animaux, mais ils n’hésitent pas à faire un tour sur place. C’est le cas de Marc Comtois de la Ferme Comestar, de Victoriaville au Centre-du-Québec, cette année. Cet habitué des expositions a choisi de ne pas présenter d’animaux au Suprême Laitier les 23 et 24 août 2023 à Saint-Hyacinthe.
« C’est la première fois qu’on ne vient pas, dit-il. Le 7 septembre, on a une grosse vente de 85 têtes à la ferme. On manquait de personnel pour faire les deux. » Car, préparer des animaux pour l’exposition et en prendre soin durant l’exposition, ça nécessite beaucoup de travail. Cette décision allait pourtant à l’encontre d’une des motivations des expositions : faire connaître le troupeau et les sujets. Toutefois, Marc Comtois explique que la réputation du troupeau est déjà faite.
Qu’est-ce qui motive un éleveur à aller à une exposition? « Les objectifs sont différents selon les éleveurs », explique Marc Comtois. Le premier pour lui est de comparer son bétail avec celui de ses contemporains. Il en profite pour analyser la génétique qui est présente et de constater où il en est rendu. « Aujourd’hui, les vaches d’expositions sont des vaches qui font du lait, qui sont bien balancées et qui ont de bons pieds et membres », dit-il. Autre élément, si un troupeau se classe bien aux expositions, ça augmente la valeur du troupeau.
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La ferme WB a planté des haies brise-vent qui, à maturité, procureront de l’ombre à leur troupeau de vaches Highland lors des journées chaudes d’été. Cette initiative a été rendue possible grâce à l’expertise et au financement d’ALUS Montérégie.
Il explique que la Ferme Comestar se concentrera sur deux à quatre expositions à l’avenir. Cette année, ils sont allés à l’Expo de printemps en avril à Victoriaville et à l’expo locale de Victoriaville. Ils prévoient aussi prioriser Toronto en novembre et Madison, au Wisconsin, en octobre. « Si on n’avait pas eu la vente, on serait venu au Suprême, ajoute-t-il. L’exposition ici a une très bonne renommée. Il y a des acheteurs sur place. »
La belle Rouge et Blanche
Rolland Dubois de la Ferme Rolandale, de Saint-Flavien au Bas-Saint-Laurent, est un amoureux de la Holstein Rouge et Blanche. Cette année, il a remporté la bannière d’exposant et la bannière d’éleveur dans cette catégorie, en plus d’avoir remporté le Grand Championnat – Mention honorable pour Jolibois Fine Wine Altitude dans le groupe printemps deux ans.
Il profite des expositions pour montrer son bétail et vendre de la génétique. Il explique qu’aujourd’hui, il vend beaucoup d’embryons. « Maintenant, c’est trop onéreux de vendre des animaux vivants et avec la semence sexée, c’est plus facile – c’est presque certain d’avoir des femelles », explique-t-il. C’est le cas notamment pour vendre de la génétique en Europe. Les producteurs de la Suisse sont notamment friands de la Holstein Rouge et Blanche. Des Américains achètent aussi de sa génétique.
Pour Rolland Dubois, les expositions, c’est une passion. « On est né là-dedans et on aime ça », dit-il. Cette année, il a participé à l’exposition de Lotbinière à Saint-Agapit et au Suprême Laitier. Chaque année, il va à la Royale de Toronto et parfois à Madison. L’an dernier à Toronto, il a remporté les bannières d’exposant et d’éleveur. « Ça fait sept années de suite qu’on a les deux bannières à la Royale », dit-il fièrement.

Ayrshire, la rustique
Frédéric Grandjean est la troisième génération sur la Ferme Margot de Sainte-Perpétue. En 1976, son grand-père Marcel a vendu son troupeau en Suisse pour émigrer au Canada. Philippe, le père de Frédéric avait alors sept ans. Marcel s’est trouvé à acheter un troupeau Ayrshire et c’est ainsi que cette famille s’est tournée vers cette race rustique. Sa plus petite taille que la Holstein était aussi mieux adaptée aux stalles de l’étable entravée. Et puis, ils aiment travailler avec cette race.
C’est Frédéric qui a amené le troupeau vers les expositions au niveau actuel – la ferme a remporté la bannière d’exposant et celle d’éleveur au Suprême Laitier. « Mon père faisait un peu d’expo, mais moi, j’ai fait un stage quand j’étais à l’ITA. C’est là que j’ai appris à préparer les animaux. » La Ferme de la Plaine, où Frédéric a fait son stage, est toujours active dans les expos et a remporté les bannières d’exposant junior et d’éleveur junior au Suprême Laitier.
En 2016, la vache Patagonie a remporté le titre de Grande Championne à Madison, au World Dairy Expo. C’était la consécration pour la génétique Margot. « Elle a été 11 fois Grande Championne », raconte Frédéric. Pour lui, les expositions, c’est son passe-temps. « C’est comme une passion qui s’est développée, raconte-t-il. C’est comme si c’était mon sport. Ça prend beaucoup de temps, mais quand c’est une passion, on dirait que le temps ne compte pas. » Les expos, ça lui permet aussi de s’améliorer d’une fois à l’autre. Finalement, c’est ça les expos : entre passion et amélioration de la génétique.

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