Un centre de la cerise en Mauricie

Publié: 12 septembre 2012

Il y a maintenant une délicieuse raison de se rendre en Mauricie! Non loin du Saint-Élie-de-Caxton, de Fred Pellerin, se trouve le Centre d’interprétation de la cerise à Charette. On doit l’initiative à Gilles Beaulieu et à Nancy Laprés qui, après avoir établi la première cerisaie au Québec et commercialisé une gamme de produits issus de la cerise, ont voulu offrir une vitrine aux producteurs agricoles de la région.

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Le centre représente un investissement de près d’un million de dollars. Sur les 16 produits commercialisés à travers la province sous le nom de Croque Cerise, la vinaigrette, plusieurs gelées, le jus concentré et les cerises séchées sont fabriqués sur place. Le reste de la ligne est confectionné chez un transformateur à forfait. Depuis l’an dernier, les visiteurs peuvent également faire l’expérience de la « cabane à cerise », basée sur le concept de la cabane à sucre, mais dont les mets sont aromatisés à la cerise. Cette activité a lieu de février à avril.

Le couple a fait maintes recherches et visité plusieurs exploitations de l’Ouest avant de se lancer dans la culture de la griotte. Il s’agit de la variété de cerises la plus populaire au monde, étant donné qu’elle se prête bien à la transformation.

Essais et erreurs

Les six années tant attendues pour obtenir les premiers fruits de leur labeur n’ont pas été sans problèmes. Les producteurs ne se doutaient pas que la première variété plantée dans la cerisaie, des cerisiers Evans, serait presque impossible à cultiver au Québec. Des centaines d’arbres ont été la proie d’insectes et de maladies comme le nodule noir, une maladie grave causée par le champignon Apiosporina morbosa. Puis, ç’a été le tour des rongeurs de développer un appétit vorace pour ces arbres fruitiers qui jusqu’alors n’avaient pas été protégés. « On a appris sur le tas, et dans bien des cas, il s’agissait de problèmes que les producteurs n’avaient tout simplement pas dans l’Ouest canadien. Il a fallu apprendre à les gérer », ajoute-t-il.

L’arrivée de nouveaux cultivars rustiques de la série SK, qui sont commercialisés depuis 2004 grâce au généticien Bob Bors de l’Université de la Saskatchewan, rend la culture des cerises au Québec beaucoup plus intéressante qu’autrefois, explique l’agronome Pierrot Ferland. Ce dernier fait partie de l’équipe du MAPAQ qui travaille sur le suivi des ravageurs s’attaquant au cerisier.

Il explique que les cultivars de la série SK ressemblent plus à des arbustes que des arbres. Leur rendement est inférieur à celui du cerisier Evans. L’avantage toutefois est que l’on peut planter plus d’arbres par hectare. De plus, ces variétés produisent des fruits après quatre ans, contrairement au cerisier Evans qui en prend six. Ils sont également plus résistants aux maladies fongiques. Tout cela fait en sorte qu’il maintenant intéressant de gérer une cerisaie commerciale au Québec. Plusieurs hésitent encore cependant parce que la griotte n’est pas aussi sucrée que la cerise de France.

« La griotte est un nouveau fruit et il faut le faire connaître, explique Pierrot Ferland. Son goût est acidulé, mais elle est très bonne à manger une fois refroidie, car le froid fait sortir le sucre et fait disparaître l’amertume. »

*Vous pouvez lire l’article complet de Suzanne Deutsch dans le numéro de septembre 2012 du Bulletin des agriculteurs.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Claude Poulin

Marie-Claude Poulin

Journaliste et rédactrice en chef

Marie-Claude Poulin est journaliste et rédactrice en chef du Bulletin des agriculteurs.