Un meilleur accès aux travailleurs étrangers temporaires

Publié: 11 janvier 2022

Entre 15 et 20% de la main d'oeuvre dans les maternités porcines sont des travailleurs étrangers.

Depuis lundi, les entreprises peuvent faire des demandes visant à augmenter le pourcentage de travailleurs étrangers temporaires embauchés. De 10%, ce pourcentage passe à 20% du personnel. La mesure temporaire est faite dans le cadre du projet pilote conclu entre le gouvernement du Canada et celui du Québec en août dernier. La durée du projet a d’ailleurs été prolongé d’un an au 31 décembre 2024.

« Les employeurs québécois du secteur de l’agroalimentaire sont très durement touchés par la pénurie de main-d’œuvre. Résultat d’une étroite collaboration entre Ottawa et Québec, ce projet pilote permettra aux entreprises de recruter un plus grand nombre de travailleurs étrangers temporaires et de réduire la pression sur leurs opérations », a déclaré par communiqué la ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire du Canada, Marie-Claude Bibeau.

La pénurie de main-d’œuvre jumelée à des éclosions de COVID-19 dans des abattoirs ont causé des interruptions de services. Des grèves ont aussi secoué le secteur de la transformation. Tout dernièrement, des volailles ont dû être euthanasiées faute d’attrapeurs de poulets pour livrer les oiseaux dans les installations d’Exceldor. Le même scénario s’était déroulé l’été dernier.

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Le secteur agricole était exempté de la restriction de 10%, mais se trouvait tout de même affecté indirectement. Les délais dans les traitements des dossiers compliquent toutefois une situation déjà jugée difficile.

Le président de l’UPA, Martin Caron, a fait de la question de la pénurie de main-d’œuvre l’objet de son dernier billet. Il mentionne qu’un « certain nombre de solutions ont été discutées à l’occasion d’une récente rencontre de la cellule de coordination mise en place par le ministre André Lamontagne ». Il aurait été question « d’un accès accéléré à la vaccination et aux tests PCR, de l’envoi de tests rapides de dépistage aux abattoirs et entreprises de transformation qui en ont fait la demande ces dernières semaines, de clarifications nécessaires quant aux protocoles provincial et fédéral de retour au travail, du sort réservé aux inspecteurs des deux paliers de gouvernement et de la priorisation des services de garde pour le milieu agroalimentaire ».

Les Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) ont d’ailleurs dit se réjouir de l’entrée en vigueur de la mesure. Selon l’organisme, il y aurait 30 365 postes vacants dans le secteur manufacturier.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.