Les veaux croisés Holstein-Angus devraient être mieux identifiés

Les veaux Holstein-Angus doivent être enregistrés comme des bovins de boucherie

Publié: 4 octobre 2022

bouvillons croisés Holstein-Angus

Depuis quatre ans, le nombre de veaux croisés Holstein-Angus augmente dans les encans. C’est que le prix des veaux croisé est plus intéressant que les veaux laitiers. Devant la diminution du nombre de veaux de type boucherie disponibles sur les marchés et la présence de ces veaux croisés, quelques producteurs de bouvillons du Québec ont commencé à en élever. C’est le cas notamment de la Ferme D’Anjou de Saint-Agapit qui a débuté ce type d’élevage il y a deux ans.

Jean-François D’Anjou qui est responsable de l’élevage vit toutefois une grande déception. Plusieurs des veaux sont mal enregistrés par les producteurs laitiers, ce qui empêche la famille d’Anjou de les assurer à l’Assurance stabilisation des revenus agricole (ASRA). Jean-François D’Anjou estime que c’est environ 25% des veaux qu’il achète qui sont mal identifiés.

« L’autre jour, l’assurance stabilisation est venue pour voir, dit-il. Moi, je disais que j’élevais des animaux de boucherie, mais c’est comme s’ils ne me croyaient pas. Les animaux n’étaient pas assurables. »

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Dans un courriel, la directrice des communications Cynthia Byrne explique que « pour être admissible, l’animal doit obligatoirement être déclaré de type “boucherie” à Attestra ». Depuis 2018, l’enregistrement de la case type de bovin est obligatoire par Attestra.

« Étant donné l’intérêt pour les producteurs laitiers de valoriser leurs animaux en utilisant des croisements boucheries, et conséquemment de leur intérêt à ce que ces animaux soient admissibles au produit bouvillons, la FADQ a sensibilisé dans les derniers mois les représentants des Producteurs de lait du Québec (PLQ) et des Producteurs de bovins du Québec (PBQ) de la nécessité à ce que ces animaux soient déclarés de type “boucherie“ », ajoute Cynthia Byrne.

Vers une solution?

Les Producteurs de bovins du Québec travaillent sur le dossier. Le conseiller en communications Julien Levac-Joubert explique que la fédération travaille avec les encans pour savoir s’il serait possible que les informations sur l’identification de l’animal soient transmises aux acheteurs.

Pour l’instant, aucune solution n’est connue sur l’issue ou le délai. Toutefois, un acheteur qui aurait l’information sur l’enregistrement pourrait prendre une meilleure décision. Achètera-t-il quand même l’animal croisé identifié laitier? Offrira-t-il moins cher? L’animal enregistré laitier ira-t-il dans une ferme de veaux de grain? 

Actuellement, les encans ne sont pas organisés pour transmettre cette information-là. Dans une situation de bons prix pour les bouvillons comme cette année, c’est un moindre mal parce que les indemnités ne sont pas prévues en 2022. Toutefois, ce n’est pas ainsi chaque année.

L’impact financier peut être grand pour les parcs d’engraissement. En 2021, la compensation versée a été de 0,4069$/kg de gain de poids, pour une compensation nette de 0,2295$/kg de gain après contribution à l’ASRA. Cela représente 81,47$/ bouvillon (355 kg de gain/bouvillon) en 2021. En 2022, La Financière ne prévoit pas d’indemnité.

Vous pouvez lire l’article Engraisser des bouvillons croisés Holstein dans le numéro d’octobre 2022 du Bulletin des agriculteurs.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.