L’utilisation de semence d’animaux de boucherie sur des vaches laitières devient de plus en plus courante, explique le Dr Kee Jim, responsable principal de l’agriculture animale chez Telus et directeur général de GK Farms. Il a offert une présentation sur le sujet lors de la Conférence de l’Industrie bovine canadienne en août dernier.
« Au cours de mes 41 années de travail dans les parcs d’engraissement et d’implication auprès des bovins en parc d’engraissement, c’est le développement le plus significatif que j’ai vu en termes d’opportunité de créer quelque chose de nettement différent de ce que nous avons fait dans le passé », a-t-il expliqué.
Lorsque la semence sexée a commencé à être largement utilisée par l’industrie laitière en 2011, 90 % de tous les veaux laitiers étaient des femelles, ce qui laissait un petit pourcentage de veaux mâles Holstein destinés à l’abattage. Un abattoir américain a décidé que les veaux mâles Holstein ne faisaient plus partie de son programme, car les bovins de boucherie ont généralement de meilleures caractéristiques de carcasse que les Holstein. Le marché des veaux mâles Holstein s’est alors effondré.
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« Cela a évidemment eu un effet majeur sur la situation des bovins Holstein », a expliqué Kee Jim.
Le croisement des Holstein avec des races à viande améliore la qualité de la viande sans affecter la production laitière. Le Dr Kee Jim a expliqué que le croisement de race de boucherie sur les races laitières peut améliorer le persillage, le rendement et la qualité. Il améliore également la découpe de la carcasse, ce qui la rend plus attrayante pour les abattoirs.
« Certains problèmes rencontrés avec les bouvillons Holstein, comme la forme et la taille des lanières et du faux-filet, disparaissent », explique Kee Jim. « Et encore une fois, grâce à la vigueur hybride, on obtient également de meilleurs résultats en matière de santé animale par rapport aux bouvillons Holstein purs. Le croisement présente donc de nombreux avantages. »
Expérience gustative
Kee Jim a aussi expliqué que l’expérience gustative des croisements bœuf-lait est probablement meilleure que celle des bovins de boucherie en raison de l’âge des animaux au moment de l’abattage. « La tendreté dépend de l’âge et de l’abattage, et la plupart de ces bovins sont abattus avant l’âge de 18 mois », dit-il.
En règle générale, les veaux sont prélevés dans les exploitations laitières, alors qu’ils ont quelques jours d’âge et nourris au biberon pendant 40 à 50 jours. Ils suivent ensuite une alimentation complète pendant environ un an avant d’être abattus.
« Ils ont donc suivi un régime alimentaire très riche en énergie et très dense pendant presque leurs 18 mois… Il n’est donc pas surprenant que ce soit une expérience alimentaire très agréable, car vous bénéficiez d’une énergie élevée, pendant une longue période et d’un animal jeune au moment de l’abattage », ajoute Kee Jim.
Il explique aussi que les bouvillons croisés bovins laitiers et de boucherie ont également une empreinte carbone de 40 à 50% inférieure à celle des bovins de boucherie uniquement.
Avantage pour les producteurs de semences
Il voit des avantages dans ce système pour les producteurs de bovins, en particulier pour les producteurs de semence. Les producteurs laitiers utilisent généralement de la semence sexée et la génétique est très importante pour eux, donc les producteurs de semence peuvent en tirer profit.
« Si vous êtes un producteur de semence en Amérique du Nord, vous devez être plutôt satisfait de cet accord, car vous avez maintenant un client qui va pouvoir vendre une grande quantité de semence. Nous ne parlons pas ici de centaines de milliers de doses, mais de millions de doses. »
« Du côté du bétail indigène, je ne vois pas vraiment cela comme une menace. »
Article du Western Producer traduit et adapté par Marie-Josée Parent
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