Transfert de connaissance

On a la chance d’être encore agriculteur aujourd’hui parce qu’on a capitalisé sur nos compétences tout en étant continuellement en formation continue.

Publié: 27 septembre 2022

Transfert de connaissance

La semaine dernière, on a reçu un groupe d’étudiants sur la ferme. C’est quand même spécial de réaliser que je me retrouvais dans ce genre de groupe il y a 40 ans pendant mes formations à l’ITA. Ils sont jeunes! Des 2e et 3e années. Je me suis concentré à leur raconter notre cheminement un peu particulier. Cheminement qui peut être différent pour chacun d’eux. Dépendamment de leur point de départ, quel genre de production et quel défi particulier ils auront à relever.

Vous auriez dû voir leur non-verbal quand j’ai mentionné qu’à l’époque où j’étais en formation, la culture du soya n’existait pas ici. J’avais l’impression que j’avais l’air du vieux grincheux qui raconte son bon vieux temps. On ne parlait pas non plus de semis direct, de vers de terre et de bandes riveraines. On n’avait aucune idée de la définition des GES… D’où l’importance de réaliser qu’ils sont à l’étape d’apprendre à apprendre et que dès qu’ils sortiront de leur formation, ils devront toujours se garder un espace pour acquérir de nouvelles formations s’ils veulent innover et réussir à améliorer leurs performances globales sur leurs fermes.

J’en ai donc profité pour partager nos périodes charnières d’évolution. Quand les temps sont durs, le plan d’affaire doit être précis et bien orienté afin de s’assurer que nos partenaires nous suivent. Ça peut arriver dans n’importe quel modèle de ferme et on se doit d’agir et parfois de sortir de la boîte afin d’innover dans notre processus de production. On a la chance d’être encore agriculteur aujourd’hui parce qu’on a capitalisé sur nos compétences tout en étant continuellement en formation continue. Ça explique en partie notre histoire avec Gertrude et notre façon de voir notre parc de machinerie. J’explique en gros l’idée des cultures d’énergie dans notre système de culture ainsi que notre façon d’intégrer la culture du blé d’hiver. On se déplace pour une visite directement dans notre champ de maïs pour observer l’allure d’un maïs-grain avec 75% moins d’azote minéral. Un bon précédent, on y ajoute du suivi. Résultats du maïs plus rentable en plus de se retrouver cinq fois plus efficaces par rapport aux GES.

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Nos champs changent

Il suffit de partir cinq jours de la ferme en pleine canicule pour réaliser à notre retour que les champs ont énormément progressé.

Je me souviens du temps où je trouvais important de négocier le prix du carburant: 0,01$ du litre d’économie sur 50 000 litres, ça représente 500 grosses piastres. Passer au semis direct et utiliser 24 000 litres, ça nous permet d’économiser 26 000 litres de carburant, soit une économie de 52 000$, sans compter l’usure des équipements et les heures additionnelles passées sur le siège. Ajoutons à ça l’amélioration de la santé du sol et les gains en GES. On en ressort gagnant. On peut aussi gérer le risque de notre exposition au pétrole en équilibrant notre système et en ajoutant des cultures qui demandent moins d’énergie pour le séchage. On peut donc se retrouver avec 60% de nos surfaces qui produisent des récoltes qui demandent très peu de carburant séchage.

Vraiment un beau privilège d’avoir passé un beau trois heures ensemble. Je souhaite qu’ils retiennent surtout l’importance d’être curieux et innovateur à leur propre façon. Ils ont la formation et la capacité de briller par leur capacité d’adaptation et leur intelligence. Bonne route et soyez fiers de votre profession! Agriculteur!

À PROPOS DE L'AUTEUR

Paul Caplette

Paul Caplette

Agriculteur et collaborateur

Paul Caplette est passionné d’agriculture. Sur la ferme qu’il gère avec son frère en Montérégie-Est, il se plaît à se mettre au défi et à expérimenter de nouvelles techniques. C’est avec enthousiasme qu’il partage ses résultats sur son blogue Profession agriculteur.