Les tendances qui transformeront l’agriculture en 2023

Le magazine américain Feedstuffs s’est aventuré à cerner les tendances

Publié: 5 janvier 2023

Image de la NASA pour l'agriculture de précision.

Pour ce début d’année, le magazine américain Feedstuffs s’est aventuré à cerner les tendances qui auront le plus d’impact sur l’agriculture au cours de la nouvelle année. La publication admet que certaines d’entre-elles sont déjà bien présentes, mais qu’elles seront incontournables tant leur impact est grand.

Augmenter la production pour répondre à la demande mondiale grandissante

L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations unies estime qu’il faudra produire d’ici 2050 60% plus de nourriture pour nourrir la population mondiale qui aura alors atteint 10 milliards de personnes, dont 300 millions en situation d’insécurité alimentaire. Les défis seront toutefois importants puisque les changements climatiques bouleversent les cultures avec des phénomènes météo extrêmes. La pandémie a également montré comment les problèmes soudains dans la chaîne d’approvisionnement peuvent avoir des impacts importants partout sur la planète. La US Farm Service Agency prévoit de son côté que 1,2 millions d’acres ne seront plus consacrés à la culture du maïs aux États-Unis. Dans ce contexte, les producteurs devront trouver des solutions pour produire davantage avec moins, tout en étant en mesure de répondre à la demande pour les besoins en éthanol, en alimentation animale et en nourriture.

À lire aussi

Les tendances qui transformeront l’agriculture en 2023

C’est bientôt la Tournée des grandes cultures

La Tournée des grandes cultures, dont le but est d’évaluer le potentiel de rendement du maïs et du soya, aura lieu cette année le 19 août dans plusieurs régions du Québec.

Plus d’outils numériques utilisant l’intelligence artificielle

La présence de la technologie est de plus en plus marquée en agriculture et avec elle l’intelligence artificielle (IA). Cette dernière est utilisée pour mesurer les éléments fertilisants dans le sol, réaliser de l’imagerie numérique par drone et estimer la présence de maladies dans les champs. Selon le magazine, l’IA deviendra un incontournable pour toutes les cultures, peu importe leur taille.

Feedstuffs indique que les dépenses en technologies et systèmes connectés en agriculture devraient tripler d’ici 2050. Pour l’IA, les dépenses estimées pourraient croître à un rythme annuel de 25,5% entre 2020 et 2026 pour atteindre 4 milliards de dollars.

Les modèles créés à partir de données deviendront plus courants. Ces jumeaux numériques seront particulièrement utiles en agriculture puisqu’ils aident à comprendre l’impact de nombreux éléments, comme les conditions météo ou les types de sol, dans un contexte très concret.

Un usage élargi à l’agriculture de précision

La course à la réduction des coûts et de meilleurs rendements financiers devrait accélérer l’utilisation de l’agriculture de précision, une tendance déjà présente mais accentuée par l’inflation des derniers mois. Les producteurs peuvent sauver du temps, de l’argent et des ressources dans un contexte où tout coûte plus cher avec des outils qui ciblent mieux les besoins des cultures. Certaines nouveautés devraient d’ailleurs être dévoilées en 2023 dans le secteur de l’agriculture de précision. Selon Feedstuffs, investir en des outils numériques et en agriculture de précision devrait s’avérer intéressant, surtout face à la hausse des coûts en fertilisation.

La durabilité encore à l’ordre du jour

Les dernières COP ont tapé sur un clou déjà présent depuis plusieurs années en agriculture, mais il est assez juste de dire que la tendance n’est pas près de disparaître. Au contraire, le sujet devrait faire l’objet de discussions encore davantage par les producteurs et l’industrie en général, tandis que cette dernière devrait profiter des occasions offertes.

Des programmes sont offerts présentement aux producteurs d’ici et d’ailleurs dans une perspective de protection de l’environnement et de pratiques plus durables. Le MAPAQ doit d’ailleurs élargir son programme de rétribution agroenvironnementale en février et le fédéral mise également sur une agriculture durable. Le marché du carbone offre aussi certaines opportunités pour les producteurs. Les buts recherchés tournent autour des mêmes objectifs, soit améliorer la santé des sols, la qualité de l’air, la faune et la flore et la capacité des systèmes à faire face aux changements climatiques.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.