Avec un prix du soya élevé, est-il possible de pousser encore plus le rendement afin de profiter des bons prix sur les marchés? Une des solutions serait-elle de devancer les dates de semis afin de profiter d’une saison rallongée, ou encore de privilégier les variétés tardives?
C’est à ces questions que deux experts, Horst Bohner, du Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires Rurales, et le Dr Mike Staton, de la Michigan State University, ont tenté de répondre lors d’un événement tenu en Ontario au début du mois, la Ontario Agricultural Conference.
Selon le Dr Staton, les producteurs aux États-Unis ont vu des rendements plus élevés en choisissant des variétés à maturation plus tardive, notant qu’aucun des rendements records de ces dernières années n’est venu de variétés à jours courts.
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Il y a toutefois des risques avec cette approche : dommages causés par le gel, retards de récolte, compaction, ornières de récolte et couverture de neige précoce. C’est pourquoi il préconise une approche avec une vue d’ensemble.
Le Dr Staton s’est penché sur l’effet du groupe de maturité (GM) et de la date de semis. À un site, une dose de 1,7 à 2,9 MG et une date moyenne de semis du 23 mai ont eu peu d’effet, avec des rendements allant de 64,7 à 64,9 boisseaux/acre. Lorsque les chercheurs sont passés de 2,2 à 3,2 MG, la première date de semis du 17 mai avait les rendements les plus élevés avec 75 à 79,8 boisseaux/acre.
Pourtant, dans les essais de performance des variétés de la Michigan State University de 2007 à 2022, l’effet des variétés à maturation précoce et tardive sur le rendement n’était que de 0,2 boisseau/acre pour les variétés à rendement élevé et de 0,5 pour les lignées à rendement moyen.
Horst Bohner a rapporté, pour sa part, qu’on lui demande souvent s’il vaut mieux semer le soya avant le maïs. Des études sont en cours à l’Université de Guelph avec 12 hybrides de maïs et 10 variétés de soya plantés le même jour à trois endroits. L’objectif est de déterminer si les deux cultures se comportent de manière similaire.
Sur la base de certains résultats de Dave Hooker de l’Université de Guelph, Horst Bohner a déclaré qu’il n’y avait aucun gain significatif à planter d’abord du soya. Ce n’est pas une mauvaise stratégie, mais cela ne change pas la donne, selon l’expert.
Les engrais de démarrage et foliaire ont également démontré peu de résultats significatifs lors d’essais à la ferme menés entre 2009 et 2022.
Les principes de base sont toujours à propos : les producteurs doivent analyser le sol tous les trois ans, baser leurs applications de phosphore, de potassium et de chaux sur ces résultats et maintenir le pH entre 6 et 6,5. Ils devraient également vérifier la teneur en manganèse lorsque les plantes mesurent 6 po de hauteur et inoculer chaque année. Corriger une possible carence en manganèse peut résulter en un avantage de 1,3 boisseau/acre, d’après des recherches menées au Minnesota, rapporte le Dr Staton.
Source: Ralph Pierce, Farmtario (traduit de l’anglais)