
*Qui dit printemps, dit risque d’observer de la mortalité des prairies durant l’hiver et aussi gestion de crises pour régler la problématique. Une des stratégies pour gérer cette crise est l’utilisation de la technique du sursemis. Alors, voici les différentes techniques de sursemis à la portée des producteurs selon les différents moments de l’année.
Semis conventionnel
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Le champ est détruit mécaniquement et ressemé avec un mélange de graminées et de légumineuses.
- Avantages : permet d’incorporer de la chaux ou du fumier au sol; détruit les mauvaises herbes vivaces.
- Désavantages : augmentation de l’érosion des sols; coût d’implantation plus élevé; compétition plus grande des mauvaises herbes annuelles qui peut nécessiter une plante compagne/abri; utilisation plus importante de carburant.
- Bonnes pratiques : utiliser des semences certifiées et adaptées; sélectionner des sites avec de faibles risques d’érosion; répondre aux besoins en chaux et nutriments avant le semis; semer les graines uniformément; compacter le lit de semis; faucher les mauvaises herbes et couper la plante compagne/abri avant qu’elle n’atteigne le stade d’épiaison.
Ensemencement automnal
Les plantes fourragères sont semées à la volée ou avec un semoir à disque dans un champ détruit ou non mécaniquement après la période de croissance et avant le gel du sol (entre la fin octobre et la mi-novembre).
- Avantages : s’effectue à une période de l’année où la main-d’œuvre est plus disponible; lorsqu’elle est effectuée par un semoir à disque, cette pratique est plus efficace que sur un semis sur sol gelé; le semis tire avantage de l’humidité du printemps; l’érosion du sol est minimisée.
- Désavantages : taux de semis doit être augmenté lorsqu’il est fait à la volée; faucher ou pâturer après l’émergence des plantules est critique au printemps.
- Bonnes pratiques : utiliser des semences certifiées et adaptées; réduire la compétition des plantes existantes; combler les besoins en N-P-K et en chaux.
Semis sur sol gelé
Semis à la volée de légumineuses et de graminées pendant que le sol est encore gelé au printemps.
- Avantages : ne nécessite pas de semoir à disques; main-d’œuvre plus disponible durant cette période de l’année; érosion minimisée.
- Désavantages : qualité d’établissement généralement plus faible; le taux de semis doit être augmenté, particulièrement lors d’un printemps plus sec.
- Bonnes pratiques : cette pratique n’est pas recommandée pour des champs avec un chaume important. Elle est recommandée lorsque la couverture des fourrages est inférieure à 50 % pour avoir accès au sol. Utiliser uniquement de petites semences certifiées, telles que le trèfle rouge Alsike et Ladino, pour optimiser l’incorporation lors des cycles de gel et dégel. Répondre au besoin en chaux et en nutriments selon les besoins du champ.
Semis direct
Type de semis permettant d’incorporer la semence dans le sol sans travailler mécaniquement le sol. Le semoir doit être spécifiquement conçu pour le semis direct. La végétation du champ existant doit être détruite chimiquement, fauchée ou pâturée. Cette technique peut être utilisée au printemps, à la fin de l’été ou à l’automne.
- Avantages : l’érosion du sol est réduite jusqu’à 90 %; semis uniforme; meilleur contact sol-semence qui améliore l’implantation; l’humidité du sol est conservée lors du semis; le chaume détruit chimiquement permet de conserver l’humidité et de contrôler les mauvaises herbes.
- Désavantage : coût pour détruire chimiquement le champ actuel; l’humidité du sol peut être réduite si la végétation existante n’est pas détruite assez rapidement; l’établissement peut être plus difficile si le contrôle de la végétation existante n’est pas fait correctement.
- Bonnes pratiques : utiliser des semences certifiées et adaptées aux champs et à votre régie; utiliser un semoir spécifiquement conçu pour le semis direct; il est vraiment important et critique de détruire la végétation existante.
En conclusion, l’état actuel de vos prairies, le choix de méthodes de sursemis les mieux adaptées à vos conditions, le choix de semence certifiée adaptée aux conditions de semis et la suppression de la compétition sont les éléments clés pour la réussite de tout bon sursemis.
*Texte réalisé en collaboration avec le Conseil québécois des plantes fourragères. Les propos exprimés dans le texte relèvent toutefois de l’auteur et n’engagent pas le CQPF.