État des cultures 19 septembre: on retient notre souffle

On entame la deuxième portion du mois de septembre, ce qui nous rapproche de plus en plus du risque d’un gel mortel. Le mûrissement du soya avance bien et le maïs semé vers la mi-mai aussi, mais une nuit claire et froide s’annonce entre le 19 au 20 pour plusieurs régions… on retient notre souffle! 

«Le soya avance bien! Souhaitons qu’il n’y ait pas de gel en fin de semaine, sinon on aura encore une autre baisse de rendement… » espère Michaël Mathieu d’Agri C.M.M. SENC dans le Bas-Saint-Laurent.

En Montérégie-Est, Michel Fluet de la Ferme Réal Fluet inc. aussi est inquiet «On a pas encore atteint le point noir et on annonce déjà un premier gel!.»

L’intelligence artificielle a rassuré Renaud Péloquin de la Ferme de Ste-Victoire inc. en Montérégie-Est:  «L’analyse de l’IA est très intéressante et nous porte à croire qu’on sera capables de commencer à battre du maïs vers le 20 octobre. Selon l’analyse des photos de grains et d’épis de maïs semé le 14 mai, le point noir pourrait être atteint entre le 7 et le 12 octobre si les conditions thermiques se maintiennent. Pour les semis du début juin, on parle de 5 à 6 semaines avant d’y arriver. C’est un peu plus stressant pour la qualité!»

Le soya continue son mûrissement. Dans plusieurs régions, les champs semés en mai perdent leurs feuilles, même si on note encore un retard d’environ 30 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. 

«Le soya semé à la mi-mai a pratiquement perdu toutes ses feuilles. L’autre portion est jaunie, mais il reste beaucoup de vert. On devrait pouvoir récolter du soya en septembre pour semer du blé d’automne.» observe Renaud Péloquin de la Ferme de Ste-Victoire inc. en Montérégie-Est.

Chez Maryse Proulx de la Ferme Las Vacas au Centre-du-Québec, l’évolution du soya est encourageante: «Nous avons terminé de semer le seigle par drone dans le soya. Les gousses du haut sont beaucoup plus remplies que dans les deux dernières semaines heureusement!» 

Dans le maïs, il y a une très grande variabilité dans les stades observés par nos répondants. Par contre, ils sont assez unanimes sur son état vacillant entre correct et adéquat dans l’ensemble. 

Au Centre-du-Québec, Alain Doucet de SCA Princeville continue d’observer les effets du printemps pluvieux sur le maïs. «Il y a encore beaucoup de variabilité dans le champ. Le lessivage de l’azote a fait jaunir les feuilles de façon importante.» 

Du côté du blé de printemps, «Les rendements sont moyens à très moyens.» dans sa région. C’est malheureusement assez représentatif du bilan de cette culture pour 2025 chez nos répondants.

Nous avons présentement une belle fenêtre pour les semis de blé d’automne. Les précipitations prévues la semaine prochaine devraient arriver juste au bon moment pour favoriser la germination.

Avec la saison qui avance, un coup d’œil aux tableaux cumulatifs s’impose. Le graphique des conditions de sol montre bien à quel point 2025 a été une saison en dents de scie!

Le cumulatif des unités thermiques depuis le 1er avril 2025 est maintenant identique à la moyenne des 10 dernières années pour l’ensemble du Québec, alors que 2024 demeure loin devant.

Le Bas-Saint-Laurent et le Saguenay-Lac-Saint-Jean profitent de conditions de sol correctes. Ailleurs, la sécheresse persiste, comme le montre le graphique des précipitations qui plafonne depuis déjà quelques semaines.

Météo

La semaine qui s’achève a encore eu un parfum d’été. Malgré de la fraîcheur à venir cette fin de semaine, la tendance à plus long terme prévoit des températures au-dessus de la normale pour la semaine du 22 au 26 septembre et la suivante au Québec. Quelques précipitations sont aussi attendues la semaine prochaine alors qu’on en a bien besoin (voir images tirées du site Grainwiz).

Blé de printemps