Un gel prématuré dans plusieurs régions

Les cultures montraient des signes de brûlures par le gel

Publié: 23 septembre 2025

Impacts du gel dans un champ de soya.

Une majorité de régions agricoles au Québec ont enregistré pas une mais deux nuits consécutives de gel au sol. Les avis de gel lancés par Environnement Canada se sont finalement concrétisés à la faveur de deux nuits très claires et sans vent durant la fin de semaine. Conséquence, plusieurs ont constaté des dommages samedi et dimanche matin sur les cultures.

Le mercure a atteint -3°C à Sherbrooke samedi matin, tandis qu’il a frôlé le point de congélation à Québec, selon MétéoMédia. La nuit de samedi à dimanche s’est avérée être tout aussi froide et même plus à certains endroits. Du gel a été recensé jusqu’à Saint-Anicet et dans la couronne de Saint-Hyacinthe, pourtant désignée comme étant à l’abri du gel.

Les cultures montraient des signes de brûlures par le gel dimanche. Des champs de soya ont vu leurs premières tiges être durement affectées pour les cultivars les moins avancés. Dans d’autres cas, le gel a provoqué une chute importante des feuilles.

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Le maïs a également affiché des impacts des deux nuits très froides. Les feuillages ont décoloré et ont jauni en conséquence.

Gabrielle Croft, conseillère agronomique pour la Rive-Nord et l’Est du Québec pour Bayer, n’avait pas encore pu constater les dégâts dans ses régions au moment où elle avait été contactée. Elle indique que la durée du gel a pu varier au sein d’une même région, ainsi que son impact. Elle confirme que l’impact sera moindre pour les cultures s’approchant le plus de leur maturité physiologique. « C’est certain que pour les régions où il y avait encore beaucoup d’ensilage de maïs à faire ce sera un défi dans la semaine à venir afin de constater les dommages et d’ensiler rapidement les champs qui ont subi un gel mortel. »

Pour aider à mieux figurer à quoi pourrait ressembler les impacts, Gabrielle Croft a partagé des tableaux produits par Bayer, le premier étant sur le soya et le second pour le maïs.

Le deuxième tableau consacré au maïs indique les pertes de rendement potentielles selon le stade d’avancement du grain en fonction du type de gel que la culture a subi.

Des impacts sur le rendement de ce gel précoce seront sans doute notables. Selon le dernier État des cultures, 87% des régions en était au stade pâteux pour le maïs et 57% pour le stade denté, un retard très net par rapport à l’an dernier et la moyenne des cinq dernières années.

Selon le plus récent rapport, 38% du soya en était au stade des pertes de feuilles, en retard de 30% sur la moyenne de cinq ans. Si on peut se désoler de la situation, cette dernière avait tout de même connu une nette amélioration en une semaine grâce au temps estival enregistré.

Le gel est précoce cette année. Il a déjà frappé Sept-Îles et Val-d’Or le 8 et le 12 septembre respectivement, dix jours et cinq jours en avance sur le calendrier habituel pour chacun de ces lieux. Dans le cas de Sherbrooke, la date respecte les données historiques. Le gel est cependant près de deux à trois semaines dans le cas de Québec et l’Outaouais. Pour Montréal, le premier gel arrive habituellement le 17 octobre.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.