Le producteur américain David Hula détient le record mondial de rendement de maïs avec une récolte de 39 tonnes l’hectare ! Il a établi ce record pour la cinquième fois lors du concours de la National Corn Growers Association (NCGA). Évidemment, pour atteindre un tel résultat, tout est réglé au quart de tour : il commence par semer une variété de maïs à fort rendement; il procède à des applications multiples de nutriments pendant la saison; il irrigue son champ avec une précision chirurgicale et il applique des produits pour protéger ses plants contre les maladies et les ravageurs.
Qu’est-ce que fait David Hula pour atteindre de tels résultats? Il contrôle plusieurs des stress biotiques et abiotiques.
Les stress biotiques et abiotiques
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Un stress est une condition qui va influencer négativement le métabolisme d’un organisme vivant, explique Pierre Migner, directeur de la recherche chez Agro-100. Il existe deux types de stress : ceux causés par des facteurs biotiques et ceux causés par des facteurs abiotiques.
Les stress biotiques sont causés par des organismes vivants (insectes, champignons, mauvaises herbes, etc.). Pour répondre à certains de ces stress biotiques, le producteur bénéficie d’un coffre à outil bien garni: prédateurs, pesticides, travail du sol, etc. Cependant, certaines de ces solutions peuvent elles-mêmes causer des stress à la plante.
Ceux-ci font partie des stress abiotiques, c’est-à-dire causés par des facteurs non vivants. « Que ce soit une tempête de vent ou de grêle, un tracteur qui passe dans le champ et qui abime les tiges supérieures, l’application d’un herbicide, une carence, tout cela représente des stress abiotiques », énumère notre expert, le plus important étant le manque ou l’excès d’eau.
Comment gérer ces stress?
Des sols bien drainés et en santé aident grandement à la gestion des stress liés notamment à l’eau. Toutefois, on peut aussi rendre la plante plus résiliente aux stress, explique notre spécialiste, qui a réalisé plusieurs recherches sur le sujet en collaboration avec les universités McGill, Laval et Guelph. C’est ici que peut entrer en jeu une classe de produits qu’on appelle biostimulants.
« Prenons par exemple l’application d’un herbicide. Il est bien connu que l’utilisation d’un herbicide pendant la phase de croissance d’une plante entraîne un stress pour celle-ci », dit-il. L’addition d’un biostimulant va aider la plante à produire plus d’enzymes défensives et minimiser l’impact agressif de l’herbicide. Cette méthode peut aussi s’avérer bénéfique pour un champ qui vient d’être sarclé ou qui a subi une sécheresse, souligne notre expert.
Une période plus vulnérable
Mais quand faut-il agir? Au début de la saison, la plante concentre ses énergies au développement de son système racinaire. Une fois que ce système est bien en place, la croissance végétative peut commencer, entraînant une croissance exponentielle. C’est durant cette période végétative que la culture est la plus vulnérable au stress. Le maïs peut passer de 6 pouces à 6 pieds en l’espace de quelques semaines, explique Pierre Migner en mimant une courbe vers le haut avec ses mains. Une fois cette période terminée, les grains, on le souhaite, sont bien remplis, et la plante passe au stade de la maturation.
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