Sao Paulo (Brésil), 2 mai 2001 – Les ministres de la Santé et de l’Agriculture de 32 pays américains élaborent à Sao Paulo une politique globale de sécurité alimentaire, avec en toile de fond, la menace de propagation du virus de la fièvre aphteuse sur le continent.
L’un des problèmes les plus urgents en matière de contrôle sanitaire des produits alimentaires est la fièvre aphteuse qui touche aujourd’hui une partie du cheptel argentin et uruguayen et qui menace de traverser la frontière du Brésil, pays qui compte 170 millions de bovins, l’un des plus grands troupeaux du monde.
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Les autorités brésiliennes, qui se montrent réticentes à faire vacciner leur cheptel dans les régions classées « libres de fièvre aphteuse sans vaccination » (pour mieux écouler leurs produits), ont cependant accepté d’imposer un cordon sanitaire dans les Etats de Santa Catarina et du Rio Grande do Sul, frontaliers de l’Uruguay et de l’Argentine, deux pays où l’épidémie est en progression.
Le ministre brésilien de l’Agriculture, Marcus Vinicius Pratini de Moraes, qui a ouvert mercredi les travaux de la XIIème réunion inter-américaine des ministres de l’Agriculture et de la Santé, a tenu à souligner que la décision de faire vacciner les troupeaux ne signifiait pas que la maladie avait gagné le territoire brésilien.
« Nous voulons simplement créer un cordon sanitaire en conformité aux normes internationales en la matière, a-t-il dit à la presse avant d’ajouter qu’il s’agissait d’une mesure exceptionnelle et limitée dans le temps destinée à protéger la plus grande région de production bovine du pays ainsi que la santé des consommateurs ».
Pour le responsable du département de l’élevage du ministère de l’Agriculture, Luiz Carlos de Oliveira, la création de cette zone-tampon est « un choix intelligent » même s’il est évident, selon lui, qu’« on ne fait pas d’omelette dans casser des oeufs », une référence aux restrictions qui devront être imposées à la circulation du bétail dans cette région.
En ayant toujours à l’esprit les deux grands maux du moment, la fièvre aphteuse et la maladie de la vache folle, les ministres de l’Agriculture et de la Santé de 32 pays des Amériques devront élaborer à Sao Paulo, les lignes directrices d’une politique commune en matière de santé animale.
« Les questions de production de bétail sont indissociables des aspects de la santé du consommateur et du développement économique », a déclaré Pratini de Moraes à l’ouverture de la réunion.
Parrainée par l’Organisation Panaméricaine de Santé (OPS), la réunion inaugurera officiellement la Commission panaméricaine de sécurité alimentaire qui aura pour tâche de garantir la qualité des produits depuis les pâturages jusqu’aux rayons de supermarché.
Les participants, qui feront part de leurs expériences respectives dans les domaines du contrôle de la qualité alimentaire ou de l’éradication de la fièvre aphteuse, encourageront également le secteur privé à s’associer aux gouvernements pour la mise au point et la mise en oeuvre de stratégies de combat contre les maladies du bétail.
De son côté le ministre brésilien de la Santé, José Serra, a estimé que la sécurité alimentaire ne devait pas être un obstacle au commerce, mais au contraire « un moyen de générer la confiance ».
Les ministres brésiliens ont souligné la nécessité pour les pays développés, notamment les Etats-Unis, d’abandonner le recours à des mesures de caractère sanitaire et phytosanitaire pour faire obstacle à la libre circulation de produits d’élevage.
Les produits de l’agriculture et de l’élevage représentent 35 pour cent du Produit intérieur brut (PIB) brésilien.
Source : AFP