Le péril que représente le manque de main-d’œuvre pour la vitalité des entreprises dans le secteur agricole est connu depuis longtemps, mais la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) vient mettre des chiffres sur cette réalité.
Selon des sondages menés par l’organisme, 74% des propriétaires d’entreprises agricoles travaillent plus d’heures en raison de cette réalité. Ils seraient aussi 48% à devoir refuser des contrats ou des ventes, alors que 41% ont dû réduire leur offre de services. La FCEI plaide pour des gestes des décideurs pour résoudre à la source le problème afin de maintenir la compétitivité et la productivité du secteur agricole.
Parmi les autres défis relevés, 94 % des propriétaires de PME agricoles ont indiqué subir des impacts liés à la hausse des prix des intrants, tandis qu’un autre 83 % déclarent que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement leur posent des problèmes.
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Les propriétaires de PME du secteur agricole seraient également les moins optimistes de tous quant à l’avenir de leur entreprise depuis six mois.
« Cette situation (la pénurie de main-d’œuvre) est particulièrement préoccupante en raison du nombre important de travailleurs qui prennent leur retraite et du nombre insuffisant de jeunes qui se tournent vers les carrières agricoles. Nous devons nous assurer que l’agriculture constitue un choix de carrière attirant pour la prochaine génération d’agriculteurs et d’exploitants d’entreprises agricoles », explique Taylor Brown, analyste principale des politiques à la FCEI.

L’organisme demande d’intervenir, entre autres, en allégeant le fiscal des entreprises agricoles, dont les taxes sur la masse salariale et la taxe fédérale sur le carbone. Il est aussi demandé de simplifier et d’uniformiser les processus d’immigration pour les travailleurs étrangers temporaires pour en faire entrer davantage au pays. La FCEI veut aussi rendre le secteur plus attrayant aux travailleurs âgés en allégeant le fardeau fiscal. Elle plaide également pour des programmes et des crédits d’impôt incitant l’automatisation.