Exit la roche et bienvenue aux branchages pour freiner l’érosion des terres agricoles en bordure de cours d’eau dynamiques. On parle ici d’un projet pilote qui a pour but de réduire la perte de terres agricoles cultivables causée par l’élargissement naturel des cours d’eau. Le projet est mené par Ferme Progrès, un service d’accompagnement en agroenvironnement offert par la Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec en collaboration avec la Ferme R & R Boisvert inc. et Les Entreprises Frédéric Laforce inc. à Saint-Elphège. Ici coule le cours d’eau Daneau dont le débit peut être fort à certains moments.
Pour freiner l’érosion, il y a l’enrochement, mais il coûte cher et ne résout que certains types de problèmes spécifiques, alors que le bois mort aurait un rôle plus efficient pour la rétention des sédiments. « Au début, mon plan était de faire un enrochement pour stabiliser le cours d’eau, mais après avoir vu la présentation de la firme Rivières, j’ai compris que cela ne réglerait pas mon problème », s’exprime Mathieu Boisvert, copropriétaire de la Ferme R & R Boisvert inc. de Sainte-Elphège.
Comme un barrage de castor
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Aux démonstrations commentées présentées par Le Bulletin des agriculteurs s’ajoutent cette année des essais libres « Ride & Drive » où les visiteurs peuvent essayer eux-mêmes les appareils lors de la prochaine édition d’Expo-Champs les 26, 27 et 28 août à Saint-Liboire.
La méthode adoptée dans le cas du cours d’eau Daneau consiste à récolter des billes de bois et des branches pour créer des structures ancrées au fond du cours d’eau à l’aide de piquets de bois. Ces structures, semblables à de petits barrages poreux, permettent à l’eau de circuler tout en interceptant les sédiments. Sur un tronçon d’un demi-kilomètre, on a installé 25 de ces structures. Cette approche permet de limiter l’élargissement du cours d’eau tout en favorisant sa renaturalisation, créant ainsi des habitats pour la faune, améliorant, de plus, la qualité de l’eau.
« Il y a toutes sortes d’approches pour améliorer nos cours d’eau, mais de toutes les possibilités, le bois mort était la seule approche gagnant-gagnant pour ce site. On imite ce qui se passe en milieu naturel : les vieux arbres tombent dans les cours d’eau et participent à la dynamique des rivières », souligne Sylvio Demers, hydrogéomorphologue chez Rivières.
Dans le cadre de ce projet pilote, un suivi sera réalisé avec la Ferme R & R Boisvert inc. et Les Entreprises Frédéric Laforce inc. pour évaluer les impacts de cette initiative. Les résultats recueillis dans les prochaines années permettront d’explorer les moyens pour appliquer cette méthode à d’autres cours d’eau en milieu agricole. L’équipe de Ferme Progrès espère que ce projet pilote ouvrira la voie à de nouvelles pratiques durables pour la gestion des cours d’eau dans le secteur agricole.
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