Après avoir affirmé qu’un printemps sous le signe de La Niña se profilait, il semble bien que la tendance sera présente plus longtemps que prévu ont confirmé des météorologues.
Lié au refroidissement des eaux de surface du Pacifique, le changement anticipé par les chercheurs du National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) vers un réchauffement se déroule de manière plus lente que prévu. Par conséquent, au lieu de s’estomper après le printemps 2022, La Niña devrait se faire sentir pendant juin, juillet et août, avec une probabilité de 54% pour ce pronostic.
Les chances sont ensuite égales à savoir si le phénomène se poursuivra en automne, mais les possibilités tombent de 10 à 15% seulement pour l’hiver 2022-2023. Les estimations à long terme en ce temps de l’année sont toutefois moins fiables.
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L’effet sur le Québec pourrait dépendre de la vitesse à laquelle le phénomène se déroule. S’il se fait lentement, la chaleur sera distribuée également sur le continent, particulièrement dans le sud-ouest des États-Unis. À l’inverse, un effet rapide ferait en sorte de propager la chaleur vers le centre des États-Unis pour gagner rapidement le Québec.
Pour l’instant, il est cependant assuré qu’il faudra compter sur La Niña au printemps, ce qui se traduira en moyenne par du temps plus frais et pluvieux de mars à mai.

Un effet amplifié par les changements climatiques
Les épisodes de La Niña surviennent tous les quatre à cinq ans et durent en général un à deux ans. Une des premières conséquences est notamment des précipitations plus importantes que la normale sur la partie occidentale du Pacifique équatorial, l’Asie du Sud et du Sud-Est, le nord et le nord-est de l’Australie, le sud de l’Afrique, le nord de l’Amérique du Sud, ou encore le nord-ouest du continent américain.
Si La Niña a généralement pour effet de refroidir la température à l’échelle mondiale, ce refroidissement est plus que compensé par la chaleur piégée dans notre atmosphère par les gaz à effet de serre. «Les phénomènes El Niño et La Niña sont des facteurs naturels déterminants du système climatique de la Terre. Mais tous les phénomènes climatiques d’origine naturelle s’inscrivent désormais dans un contexte de changement climatique d’origine anthropique qui accentue les conditions météorologiques extrêmes et affecte le cycle de l’eau», affirmait le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale, Petteri Taalas, dans un communiqué paru fin 2020.
La région du Queensland en Australie a été victime des effets de La Niña. Elle a reçu l’équivalent de 80% des précipitations annuelles en trois jours. Il s’agirait de la plus grande catastrophe climatique de l’Australie depuis les inondations de 2011 déjà qualifiées d’historiques.