Montréal (Québec), 11 avril 2001 Le Conseil des Canadiens et Greenpeace sont généralement satisfaits du fait que le Canada signera le Protocole sur la biosécurité. Néanmoins, ces deux groupes craignent que laccord de la ZLÉA menace lengagement du Canada envers Protocole. « Nos craintes sont en partie fondées sur le fait que le Canada na pas annoncé un échéancier pour la ratification du Protocole », déclare Nadège Adam, responsable de campagne pour la protection de la santé au Conseil des canadiens.
En effet, le ministre de lEnvironnement, M. David Anderson, a annoncé quil signera, le 19 avril prochain, le Protocole sur la biosécurité, soit quelques heures seulement avant le début du Sommet des Amériques à Québec. Cest durant ce Sommet que sera négocié le traité de la zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA). « La coïncidence est surprenante et sent la manoeuvre politique », déclare Éric Darier, responsable de la campagne OGM pour Greenpeace. Comme laccord de la ZLÉA ninclut probablement pas une référence explicite et légale au Protocole sur la biosécurité, la signature du Protocole par le Canada pourrait être caduque.
De plus, dans le communiqué de presse qui annonce la signature prochaine du protocole sur la biosécurité par le Canada, le ministre de lAgriculture, M. Lyle Vanclief, déclare laconiquement que le Canada sera le « protagoniste dun Protocole pratique qui protège lenvironnement et ne nuit pas inutilement au commerce. »
« La citation ambiguë du ministre Vanclief, confirme nos craintes que le Canada utilisera sans doute laccord de la ZLÉA pour contourner le Protocole », note Nadège Adam. Elle poursuit : « Cest ce qui est arrivé dans le recours légal sous lALÉNA par la compagnie Américaine SD Myers. Il est facile dimaginer comment un accord de la ZLÉA pourrait facilement menacer le Protocole sur la biosécurité. »
La signature du Protocole sur la biosécurité par le Canada devrait conduire le gouvernement à changer radicalement le système réglementaire régissant les OGM. « La signature du Protocole devrait sous-entendre que le Canada adopte le principe de précaution », conclut Éric Darier qui ajoute : « Malheureusement, le gouvernement du Canada refuse toujours de changer ses méthodes actuelles dévaluation et dautorisation des OGM qui sont encore basées sur lapproche non-scientifique dite de léquivalence en substance. »
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Conseil des Canadiens (The Council of Canadians)
http://www.canadians.org/
Greenpeace Canada
http://www.greenpeacecanada.org/
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