Le Canada devrait suivre l’exemple de l’Australie et réformer son système de gestion de l’offre

Publié: 29 janvier 2006

Montréal (Québec), 27 janvier 2006 – Même si les négociations de l’OMC de décembre dernier lui ont accordé un sursis, le système canadien de gestion de l’offre laitière devra tôt ou tard être réformé et l’Institut économique de Montréal (IEDM) suggère au gouvernement de s’inspirer de l’exemple de l’Australie, qui a éliminé le soutien aux prix du lait et les quotas de production.

« Avec l’augmentation du prix du lait qui entre en vigueur le 1er février,la méthode de calcul des prix utilisée par la Commission canadienne du laitexpire et devra être modifiée. Le moment est donc opportun pour envisager uneréforme plus fondamentale de la gestion de l’offre laitière, à l’instar de cequ’a fait l’Australie en 2000 », soutient la Note économique de janvier del’IEDM.

Le directeur de la recherche de l’IEDM et auteur du document, ValentinPetkantchin, anticipe déjà – et réfute – les objections à une telle réforme auCanada.

« L’argument le plus souvent avancé par les défenseurs de la gestion del’offre est que même si les prix à la sortie de la ferme baissent, cettebaisse pénaliserait les producteurs laitiers mais ne profiterait pas auxconsommateurs car les transformateurs et les détaillants augmenteraient leurmarge. Cette crainte n’est pas fondée. »

En effet, après la réforme australienne, les prix au détail pour le laitde consommation ont considérablement baissé. En tenant compte de l’inflationet en excluant une nouvelle taxe de 11 cents le litre, la baisse a été de 18 %pour le lait de marque et de 29 % pour le lait « sans nom ». Selon l’AustralianCompetition and Consumer Commission, les économies réalisées par lesconsommateurs australiens sur le lait acheté en supermarché sont estimées à118 millions de dollars australiens annuellement.

Impact sur les producteurs laitiers
La production laitière n’a pas disparu en Australie après cette réformede la gestion de l’offre et Valentin Petkantchin ne s’inquiète donc pas outremesure du sort des producteurs laitiers canadiens qui seraient affectés parune éventuelle réforme au Canada.

« Les producteurs de lait australiens ont agi rapidement pour compenser laperte de revenus liée à la suppression des prix de soutien. Par exemple, 45 %des producteurs ont augmenté leur nombre de vaches; 27 % ont augmenté leursrevenus non agricoles; d’autres ont agrandi la taille de leur ferme, moderniséleur équipement, ou développé d’autres productions agricoles. »

Si la réforme australienne servait d’exemple au Canada, les producteurscanadiens pourraient d’ailleurs bénéficier de programmes d’aide à latransition. En Australie, les programmes mis en place parallèlement à lasuppression des prix de soutien se chiffraient à plus de 1,75 milliard dedollars australiens et ont été financés par une taxe temporaire sur le lait deconsommation vendu au détail.

Intitulée Réforme de la gestion de l’offre laitière au Canada : l’exempleaustralien, cette Note économique est disponible sur le site de l’Institut.

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Institut économique de Montréal (IEDM)
http://www.iedm.org

À lire aussi

Le Canada devrait suivre l’exemple de l’Australie et réformer son système de gestion de l’offre

Le monde agricole déçu des engagements du gouvernement Legault

Les promesses agroenvironnementales et la tarification carbone ne sont pas à la hauteur des attentes de l’UPA et des Producteurs de grains du Québec. Entrevue.