Ville de Saint-Georges (Québec), 31 juillet 2003 – Les présidents de la Fédération de l’UPA de la Beauce, M. Jean-Denis Morin, du Syndicat des producteurs de bovins de la Beauce, Mme Thérèse Carbonneau et du Syndicat des producteurs de lait de la Beauce, M. André Campeau, sont très inquiets des conséquences provoquées par l’embargo sur le boeuf canadien pour l’industrie bovine de la Beauce. Ils réclament des gouvernements, aux noms des producteurs, des mesures énergiques pour aider l’ensemble des secteurs de production durement touchés par la crise de la vache folle.
Dans la Beauce, il y a 1 910 producteurs de bovins répartis entre quatre productions, soit : les producteurs de bovins d’abattage, de veaux de grain et de lait et de veaux d’embouche. Ceux-ci, depuis le début de la crise, ont de la difficulté à vendre leurs bêtes, même à rabais. À titre d’exemple, le prix du bouvillon d’abattage est descendu à 52 ¢ la livre carcasse comparé à des prix de vente de l’ordre de 1,82 $ avant la crise.
Les représentants des producteurs, comme bien des spécialistes de cette industrie, ont de la difficulté à expliquer pourquoi les consommateurs n’en bénéficient pas. Pourquoi le prix du boeuf à l’épicerie n’a pas baissé?
Les porte-parole des producteurs remercient les consommateurs pour leur confiance témoignée à l’égard de leurs produits. Depuis le début de la crise, la consommation de boeuf n’a pas diminué au Québec. Aussi, ils félicitent les entreprises comme Mc Donald et Burger King d’avoir décidé de prioriser le boeuf canadien. Cet appui des consommateurs et de l’industrie est très apprécié des producteurs de la Beauce et ils souhaitent que les épiceries et grandes chaînes d’alimentation emboîtent le pas.
Également, les trois présidents ont réclamé, via leurs représentants provinciaux, aux gouvernements du Québec et du Canada de prolonger son programme d’aide financière au-delà du 31 août car rien n’indique qu’à ce jour le Canada pourra à nouveau exporter son boeuf. Ils ont également demandé que les producteurs de veaux d’embouche soient aussi couverts par les nouvelles mesures d’aide.
Présentement, cette production n’est pas admissible aux mesures d’aide financière de l’État. Cette dernière demande est d’autant plus importante pour la Beauce qu’il y a 550 entreprises chez nous de concernées.
Enfin, les porte-parole des producteurs tiennent à faire remarquer que la mondialisation du commerce, avec ses avantages, a aussi d’énormes lacunes. Dans le présent épisode, il n’a suffit que d’une seule vache pour déstabiliser toute une industrie et occasionner des centaines de millions de dollars de pertes. Présentement, même s’il n’y a pas d’autres cas d’identifiés, les frontières demeurent fermées au boeuf canadien. Les trois présidents n’hésitent pas à dire que cette crise est présentement politique. Selon eux, les gouvernements doivent prendre des mesures pour que, dans l’avenir, les producteurs n’aient pas à vivre pareille situation.
En terminant, les trois représentants des producteurs souhaitent que cette période très difficile se termine le plus rapidement possible et compte sur l’appui des consommateurs et de l’État pour les aider à traverser cette crise sans précédent.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Union des producteurs agricoles (UPA)
http://www.upa.qc.ca/
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