L’Institut Jean-Garon vient de créer un organisme à but non lucratif dédié à la promotion du blé panifiable au Québec. Blé Boulanger du Québec se veut un rassemblement des acteurs du milieu du blé et de la farine (producteurs, meuneries, distributeurs, boulangers) qui souhaitent augmenter la part du blé pour consommation humaine dans la production agricole du Québec.
Selon l’Institut Jean-Garon, une augmentation de la production du blé panifiable au Québec est souhaitable pour différentes raisons — pour la sécurité alimentaire, la diversification des cultures et l’amélioration de la qualité des sols.
Les Québécois consomment 1,2 million de tonnes de blé par an. Or, on n’en produit que 185 000 tonnes dans la province, d’après l’Institut Jean-Garon. Un déficit de près de 85 %, ce qui est très loin de l’autosuffisance pour une denrée essentielle, ce qui en fait un enjeu de sécurité alimentaire important. « Le blé pour notre pain quotidien vient principalement d’ailleurs », souligne Simon Bégin, porte-parole pour l’Institut.
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En termes de diversification de la production céréalière au Québec, des circonstances favorables importantes pour le blé panifiable se dessinent, selon Michel Saint-Pierre et Guy Debailleul, coprésidents de l’Institut Jean-Garon : le recul de la production porcine affaiblit le maïs et le soya, productions dominantes depuis de nombreuses années. Puis le manque de diversification des cultures et les rotations trop courtes provoquent un niveau important de compaction des sols. « Contrairement à des idées trop répandues, les sols et le climat du Québec conviennent très bien à la production de blé de qualité, à la condition de sortir des sentiers battus et de certains circuits commerciaux bien établis », selon les coprésidents de l’Institut.
La nécessité d’établir une nouvelle association provient des nombreux défis qui attendent les intervenants du milieu du blé panifiable s’ils veulent profiter des circonstances favorables, selon les deux coprésidents. « Il faut plus de recherche, de formation, de sensibilisation et d’encadrement pour accompagner les producteurs dans le passage délicat d’une production bien établie et maîtrisée vers une nouvelle culture, aussi prometteuse soit-elle. Il faut aussi une volonté claire de l’État et un solide soutien financier de sa part afin de minimiser les risques associés à un tel passage », croient-ils.
Après avoir créé l’embryon de Blé Boulanger du Québec en consultation avec des acteurs du milieu, dont Les Céréaliers du Québec, l’Institut Jean-Garon coordonnera et animera la mise en place du nouveau regroupement, puis se retirera. Un appel aux intéressés les invitant à une première rencontre publique qui aura lieu prochainement.