
Avec une moyenne de 60 vaches par troupeau logées dans des étables à 90 % entravées, une majorité de fermes laitières québécoises fonctionne encore avec deux silos verticaux pour les fourrages: un pour l’ensilage d’herbe et l’autre pour l’ensilage de maïs. En saison de récolte, les animaux consomment alors rapidement l’ensilage, avant même qu’il ait eu le temps de fermenter. Quelles en sont les conséquences ? Comment l’éviter ?
De la théorie…
En 2012, un rapport de recherche publié dans le Journal of Dairy Science a fait grand bruit dans le domaine de l’alimentation de l’ensilage de maïs par les vaches laitières. L’équipe du professeur Limin Kung de l’Université du Delaware, aux États-Unis, a démontré que l’amidon devenait de plus en plus digestible durant les semaines suivant la mise en silo. Il n’en fallait pas plus pour alerter Valacta qui recommande maintenant aux producteurs québécois de laisser fermenter l’ensilage de maïs au moins trois mois avant de le faire consommer aux vaches.
À lire aussi

C’est bientôt la Tournée des grandes cultures
La Tournée des grandes cultures, dont le but est d’évaluer le potentiel de rendement du maïs et du soya, aura lieu cette année le 19 août dans plusieurs régions du Québec.
Chercheur en alimentation des vaches laitières durant la majeure partie de sa carrière, l’expert en systèmes fourragers chez Valacta, Robert Berthiaume, a suivi le dossier. « De 0 à 90 jours, il y a presque toujours une augmentation de la digestibilité de l’amidon », explique-t-il. Selon le type d’ensilage, elle peut atteindre 20 % de plus. Une plus grande digestibilité de l’amidon veut dire plus d’énergie pour la vache, donc une plus grande production de lait avec la même quantité de fourrage.
À la pratique
Voilà donc pour la théorie. Mais lorsque vient le temps de passer à l’application, ça se complique. « L’immense majorité des silos se vident par le haut », fait remarquer Robert Berthiaume. Le producteur se retrouve donc à servir l’ensilage le plus récemment récolté à ses vaches. Une solution serait d’avoir un deuxième silo, ce qui serait dispendieux. Pour l’automne prochain, plusieurs producteurs ont décidé de modifier leur façon de faire afin de servir à l’année de l’ensilage de maïs fermenté à leurs vaches.
Pour en découvrir davantage sur le sujet, lisez l’article Servir de l’ensilage fermenté dans Le Bulletin des agriculteurs de mai 2014.