Du sol sableux, très sableux même. Voilà la caractéristique fondamentale des 375 hectares qu’exploite la Ferme Claudette, située à Saint-Léonard-d’Aston, dans le Centre-du-Québec. Quand ces producteurs les ont acquis, ce sont en plus des sols qui avaient été épuisés par des années de rotation «patate-patate-patate». Certains dosaient à peine 1% de matière organique et des tempêtes de sable grugeaient le peu qu’il restait. Des années de semis direct, de cultures de couverture et d’apports de fumier solide ont permis à Mario Laplante et à son père de porter leur teneur en matière organique à 4% en moyenne.
Il reste que ces sols de la série Saint-Amable comportant jusqu’à 90 % de sable ont un comportement très particulier. D’autant plus que ce sable repose sur une couche d’argile. Par conséquent, selon la profondeur à laquelle se trouve cette couche, le sol peut s’avérer hyper-filtrant ou au contraire pas filtrant du tout.
«C’est long d’arriver à un sol qu’on ne touche plus, où il n’y a pas de différence de rendement qu’on le travaille ou pas. On y travaille depuis 30 ans et on s’en vient tranquillement vers ça.»
-Mario Laplante, de la Ferme Claudette de Saint-Léonard-d’Aston
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Mario Laplante a réalisé néanmoins que ce sont des sols qui possèdent des qualités et il a appris à en tirer le plein potentiel. «Comparativement aux argiles, dit-il, ils pardonnent beaucoup. Si tu les maltraites, tu peux les améliorer facilement. Mais à chaque année, il faut que tu les aimes, sinon ils ne seront pas productifs. Tu ne peux pas espérer mettre du fumier pour les 10 prochaines années. Mais si tu les traites bien, ils te le rendent facilement.»
Le producteur dresse un bilan révélateur de ses années d’efforts pour améliorer la santé de ses sols. «D’arriver à un sol qui a une belle vie microbienne, qui fournit beaucoup d’éléments nutritifs à la plante, ça ne se fait pas en l’espace de deux ou trois rotations. Ça prend une vie, puis même deux vies de producteur!»
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