Le CÉROM, seul centre de recherche entièrement consacré aux grandes cultures au Québec, tenait son assemblée générale annuelle le 3 avril dernier à Beloeil.
D’entrée de jeu, Denis Pageau, président du conseil d’administration du CÉROM, a mentionné qu’une analyse de rentabilité avait été entamée afin de pérenniser les activités du centre. « Nous avons amorcé une réflexion approfondie sur l’optimisation de nos activités et la diversification de nos revenus, a-t-il dit. On va devoir être créatif, chercher de nouvelles sources de financement si on veut maintenir nos activités. »
Le CÉROM c’est plus de 70 000 heures dédiées à la recherche au cours de la dernière année, 4350 parcelles expérimentales (céréales, soya, fourrages, plantes bio-industrielles), plus de 80 projets de recherche, deux sites en zones climatiques différentes (Saint-Mathieu-de-Beloeil et Sainte-Anne-de-la-Pocatière), un chiffre d’affaires de 5,7 millions de dollars.
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Les ressources financières sont jugées insuffisantes notamment dans la modernisation des équipements de pointe et dans l’amélioration génétique du blé. Les programmes d’amélioration du blé sont financés présentement par le MAPAQ, l’Alliance de recherche sur les cultures commerciales du Canada et le Consortium de recherche et innovations en bioprocédés industriels du Québec.
« Devant les défis sans précédent que représentent les changements climatiques, il faut réinventer l’agriculture et ça commence par la recherche », a indiqué Francis Girard, directeur général du CÉROM, en ajoutant que la force du centre est la multidisciplinarité de son équipe. Ainsi rester à l’écoute des producteurs pour s’assurer que les projets répondent à leurs besoins est plus pertinent que jamais, selon le directeur.
Quelques projets de recherche du CÉROM
En 2024, les producteurs de blé du Québec ont souffert des conditions climatiques difficiles. Celles-ci ont causé des retards de récolte, de moins bons rendements et une moins bonne qualité des grains. Pour aider à relever ses défis, les programmes d’amélioration du blé du CÉROM ont continué de développer des variétés plus résistantes aux conditions variables. Un projet de recherche vise ainsi à stimuler les stress extrêmes (sécheresse, inondation, gel), que les producteurs ont à faire face d’une saison à l’autre.
Pour la prochaine année, le CÉROM compte d’ailleurs élargir ses essais de variétés à plus de sites pour s’assurer qu’elles soient adaptées à différentes réalités. Fait à souligner, le centre a soutenu la commercialisation d’une nouvelle lignée de blé de printemps panifiable, CRGB-21.02. Une variété qui a une bonne qualité panifiable, en plus d’avoir une bonne résistance à la fusariose, une faible accumulation de mycotoxines et un rendement élevé.
En 2024, le CÉROM a connu des avancées en recherche entomologique également. La gestion des ravageurs étant un des défis des producteurs de grandes cultures, le CÉROM a développé de nouvelles méthodes de dépistage et de contrôle des insectes nuisibles, dont les vers fil-de-fer. Quant au nématode à kyste du soya, le principal ravageur du soya, la stratégie de gestion préconisée est la rotation des espèces non hôtes et l’utilisation de cultivars résistants. Il est également recommandé de diversifier les sources de résistance. Ainsi, le centre a évalué des sources de résistance afin que les producteurs aient accès à plus de variétés résistantes au nématode à kyste du soya.
Au cours de la dernière année, des efforts ont été déployés aussi dans l’optimisation de la gestion des matières fertilisantes. Pour ce faire, le centre a mis en place des essais pour évaluer la contribution des cultures de couverture et du fumier sur la dose optimale d’azote pour le maïs-grain et le blé de printemps. Le but étant d’évaluer des stratégies permettant de réduire l’utilisation d’engrais azotés de synthèse et de maintenir les rendements. Ces essais ont lieu dans cinq régions du Québec.
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