Le ver de terre : un allié indispensable pour un sol en santé 

Publié: 25 juin 2025

Le ver de terre : un allié indispensable pour un sol en santé 

Les vers de terre sont des travailleurs acharnés qui creusent des tunnels, brassent le sol, améliorent le drainage et le fertilisent. Tout cela, ils le font gratuitement. Découvrez les conseils de l’agronome Hélène Beaumont pour accueillir ces travailleurs exceptionnels.  

Selon l’agronome et professeur au cégep de Sherbrooke, Hélène Beaumont, la présence en abondance de vers de terre indique qu’un sol est en bonne santé. 

Ces travailleurs acharnés offrent de nombreux avantages. Les producteurs ont tout intérêt à mieux les connaître et à favoriser leur présence sur la ferme.  

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Qui sont les vers de terre? 

Contrairement aux idées reçues, les vers de terre ne sont pas originaires de notre région. Selon Hélène Beaumont, « les vers de terre ont été introduits lors de la colonisation européenne ».  Au Québec, il y a actuellement 21 espèces différentes de vers de terre, réparties en trois groupes. Il s’agit d’un nombre minime par rapport aux 7000 variétés recensées dans le monde entier.

Les vers de terre de type anécique se révèlent particulièrement utiles pour l’agriculture. Ce sont les gros vers de terre qu’on observe la nuit et qui sont convoités par les pêcheurs pour servir d’appât. Ce ver de terre est un grand excavateur. Il creuse des galeries verticales pouvant atteindre 8 à 9 pieds de profondeur, explique l’agronome, bien en dessous de la semelle de labour.  

Les vers de terre se nourrissent de matière organique morte, puis l’expulsent sous forme de tas appelés « turricules ». Ils enfouissent les résidus qui se trouvent à la surface du sol, comme des feuilles de soya, de maïs dans leurs galeries pour les laisser se décomposer. À l’entrée de leur tunnel, il forme des « cabanes » qui sont utilisées comme garde-manger et pour protéger l’entrée contre les prédateurs.  

C’est un laboureur exceptionnel, précise Hélène Beaumont. Un mètre cube de sol peut contenir jusqu’à 500 mètres de galeries creusées par les vers de terre ! 

Un sol en bonne santé abrite 25 tunnels par mètre carré, ce qui équivaut à une population de 2 à 3 millions d’individus par hectare. 

Hélène Beaumont, agronome, est enseignante au Cégep de Sherbrooke

Le rôle agronomique des vers de terre 

Le ver de terre apporte plusieurs bienfaits au sol, mais ceux-ci ne sont pas toujours considérés à leur juste valeur. Mme Beaumont met de l’avant les principaux avantages qu’ils apportent : 

  • Ils fertilisent le sol. Le fumier produit par les vers de terre est plus riche que celui des vaches. 
  • Ils augmentent le drainage et l’aération du sol grâce à leurs longs tunnels. 
  • Ils améliorent la texture du sol en y intégrant de la matière organique. 
  • Ils réduisent l’érosion grâce à leurs tunnels qui permettent à l’eau de pluie de s’infiltrer. 
  • Ils favorisent la croissance de micro-organismes bénéfiques. 
  • Ils contribuent à transporter le calcium en profondeur et à stabiliser le pH. 

Et, ajoute Mme Beaumont, les vers de terre contribuent à la capacité des sols à s’adapter aux changements climatiques.  

Comment encourager la présence des vers de terre?? 

Mme Beaumont souligne la simplicité de la recette : les vers de terre détestent être dérangés. « Moins on travaille le sol, mieux c’est. » C’est ce qui explique leur présence abondante dans les champs où l’on pratique le semis direct et le travail minimal du sol.  

Selon l’expert en agriculture biologique Denis LaFrance, introduire des périodes de repos dans la rotation culturale, comme dans la culture des fourrages, est une autre solution. 

De plus, il est essentiel de fournir de la nourriture et un abri à ces organismes. Les résidus de culture à la surface du sol leur serviront de nourriture et de matériau de construction pour leur cabane. Les apports en matières organiques, comme le fumier, favorisent leurs présence. Finalement, les cultures intercalaires contribue à augmenter leurs population.  

Un mythe sur les vers de terre 

Il est faux de croire que, lorsqu’on coupe un ver de terre, on obtient deux vers de terre. En réalité, cela tue l’animal. Cependant, si on lui coupe seulement la queue, il peut survivre et la régénérer.   

Écouter les vers de terre travailler  

Hélène Beaumont possède un appareil qui lui permet d’enregistrer les sons émis par les vers de terre lorsqu’ils travaillent sous la surface du sol. Voici une de ses captations sonores :

Pour en apprendre davantage sur les vers de terre 

Hélène Beamont et l’expert en agriculture biologique Denis LaFrance, deux passionnés des vers de terre, vous invitent à rejoindre leur groupe Facebook « Vers de Terre Québec » pour en apprendre plus sur ces travailleurs exceptionnels. 

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Yvon Therien

Yvon Therien

Agronome retraité et consultant

Yvon Thérien est agronome retraité et consultant spécialisé en agriculture. Il a été éditeur du Bulletin des agriculteurs de 2010 à 2024.