Bonne nouvelle pour les acériculteurs

Les producteurs acéricoles exploitent actuellement 55,5 millions d’entailles

Publié: 27 mai 2025

Luc Goulet, président des Producteurs et productrices acéricoles du Québec.

« C’est une belle journée, on peut être fier de ce qu’on a accompli », a déclaré Luc Goulet lors de l’Assemblée générale des Producteurs et productrice acéricoles du Québec (PPAQ), tenue le 22 mai dernier. Le président des PPAQ s’adressait alors aux membres présents pour l’événement dans son allocution d’entrée où il annonçait l’entente conclue avec le gouvernement québécois et qui a été confirmée plus tard en journée par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina.

Après plusieurs années de revendications et de manifestations, le PPAQ a pu en effet dévoiler l’entente de principe conclue avec le gouvernement de la CAQ. Selon cette dernière, le ministère des Forêts octroie une banque de superficies de 50 000 hectares aux producteurs acéricoles pour les 20 prochaines années, pour un total de près de 100 000 hectares en forêt publique.

En assemblée, Luc Goulet a salué les efforts déployés par les membres de l’organisations depuis 2018, soit depuis la nomination du précédent ministre des Forêts, Pierre Dufour, afin d’aboutir à un dénouement dans ce dossier. « On arrive aujourd’hui avec une annonce très satisfaisante. C’est un début pour les prochaines étapes, et une avancée majeure pour nous, de mettre sur la carte un enjeu acéricole et de faire reconnaître la juste valeur du développement du secteur acéricole », a déclaré le président des PPAQ.

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Dans le communiqué de presse émis par la suite, les PPAQ indiquent qu’en doublant la capacité de production sur les terres publiques, l’entente offre ainsi une prévisibilité et une croissance pour la filière acéricole. Selon l’organisation, la prochaine étape sera d’identifier les superficies régionales qui seront éventuellement sous permis d’exploitation acéricole. Elle poursuivra également en parallèle les discussions avec le ministère afin d’établir les modalités d’aménagement forestier, selon le potentiel acéricole.

Réalisations de la dernière année

Puisque le résultat du sondage aux producteurs n’était pas encore complété en date de l’assemblée annuelle, il n’a pas été possible de connaître les chiffres quant à la récolte de sirop d’érable de 2025. Luc Goulet a toutefois indiqué que les sourires des personnes présentes dans la salle permettaient de croire à une année satisfaisante, après la récolte record de l’an dernier. « 2024 a été une année exceptionnelle, rarement vue dans une majorité des régions, avec une récolte de 239 millions de livres de sirop d’érable. Ce sont des retombées économique d’une valeur de près de 750 M$ », a indiqué le président.

Luc Goulet a présenté d’autres chiffres ayant trait à ce qui avait été réalisé, dont les 210 millions de sirop d’érable classés dans la dernière année. Les producteurs acéricoles exploitent actuellement 55,5 millions d’entailles, alors qu’il reste des entailles à compléter parmi celles octroyées depuis 2023. Le président a mis l’emphase sur l’importance de mettre en activité tous les permis octroyés, en indiquant que le secteur avait besoin de chacune des entailles pour produire « le plus rapidement possible » en raison de la croissance des marchés.

Dans les 12 derniers mois, le secteur a enregistré une hausse des exportations de 9%, tandis que la demande a décuplé dans les trois derniers mois. Il reste à confirmer si le contexte économique incertain ou une certaine ferveur des Québécois vis-à-vis leur sucre emblématique sont en cause, mais Luc Goulet a souligné que le secteur se devait d’assurer une production répondant à la demande, malgré un volume de 44 millions de livres de sirop d’érable mis en réserve. « Ça peut paraître beaucoup, mais ça reste très peu pour planifier un développement ordonnée d’une filière. Malgré une année satisfaisante, ça représente un enjeu d’approvisionnement des besoins à court terme de nos transformateurs. On ne veut pas revivre 2008 où une rupture des inventaires a été vécue », a-t-il dit. La bonne production apparente de 2025 est à ce niveau est un soulagement. « On a été chanceux », a ajouté Luc Goulet.

En ce qui a trait aux ventes à l’étranger, le marché américain représente 62% des ventes internationales, en diminution par rapport à une dizaine d’année. Les PPAQ souhaitent continuer à diversifier leurs marchés, en mettant l’accent sur celui de la France où un potentiel de croissance est perçu. L’organisation a d’ailleurs exprimé son souhait d’être accompagnée par le gouvernement qui a lui-même incité les différents secteurs économiques à explorer à l’extérieur du marché américain.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.