Les cultures ont été résilientes aux changements climatiques jusqu’à présent

L’amélioration génétique des cultivars au fil des années contribue à cette résilience

Publié: 9 février 2024

Les cultures ont été résilientes aux changements climatiques jusqu’à présent

Un des impacts négatifs des changements climatiques est certainement une plus grande variabilité sur les rendements des cultures. La recherche a démontré cette variabilité à l’échelle des pays ou des régions. Mais une récente analyse globale de toutes les régions du monde indique qu’elle n’a pas augmenté entre 1981 et 2022 pour les principales cultures incluant le maïs, le soya, le blé et le riz. Les résultats suggèrent plutôt que la production mondiale à ce jour a une grande résilience et a réussi à s’adapter aux changements climatiques. 

Les données de rendement proviennent de la base de données PSD (Production, Supply and Distribution) préparées par le département américain de l’Agriculture (USDA). Quatorze régions sont utilisées pour représenter la production mondiale : Caraïbes, Amérique centrale, Asie de l’Est, Union européenne, ancienne Union soviétique, Moyen-Orient, Afrique du Nord, Amérique du Nord, Océanie, reste de l’Europe, Amérique du Sud, Asie du Sud, Asie du Sud-Est et Afrique subsaharienne.

Afin de mesurer la résilience des cultures, les auteurs ont calculé le pourcentage d’écart entre les rendements réels de l’année à l’étude et la tendance. La tendance est estimée selon une équation mathématique en tenant compte de l’amélioration des rendements de façon linéaire ou quadratique. Une analyse statistique a permis de choisir la bonne courbe de tendance selon les années et les cultures. 

Le graphique 1 illustre les écarts en pourcentage des rendements réels et des tendances pour les principales cultures entre 1981 et 2022. On remarque en général, toutes régions confondues, une diminution du pourcentage avec le temps.  Autrement dit, les écarts de rendements sont plus faibles aujourd’hui qu’ils l’étaient au début des années 1980.

Le graphique 2 soutient cette hypothèse. La comparaison entre la première moitié (1981-2001) et la deuxième moitié (2002-2022) de l’étude confirme cette dernière pour toutes les cultures sauf le soya. Par exemple, pour le maïs, le pourcentage de variation de plus d’un écart type entre le rendement réel et le rendement estimé est de 5,7 % pour la première moitié de l’étude et 3,7 % pour la deuxième moitié. Toutefois, seul le maïs a une différence significative statistiquement. Ces résultats suggèrent que la variabilité du rendement de maïs diminue avec les années, tandis qu’elle est stable pour les autres cultures. 

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Les analystes ont également poussé l’étude afin de préciser si l’analyse mondiale ne dissimulait pas des différences régionales. Le graphique 3 indique le nombre de régions avec des augmentations et des diminutions de variabilités selon les cultures. Un total de 52 sites/années est utilisé pour l’analyse et une comparaison entre les deux périodes. Globalement, toutes cultures confondues, il y a 38 régions ou 73 % qui ont démontré une diminution de variation pendant les 20 dernières années et 14 ont augmenté. Pour l’Amérique du Nord, seul le blé a subi une plus grande variation de rendement les 20 dernières années. Pour l’Union européenne, c’est le maïs qui a été le plus affecté. Il existe donc des disparités pour certaines cultures dans certains pays. 

Les analystes attribuent cette résilience des cultures à deux facteurs principaux.  L’amélioration génétique des cultivars au fil des années et l’augmentation de la production de grains dans l’hémisphère Sud. La variabilité de la production des deux hémisphères n’est pas corrélée. Autrement dit, il est rare que les impacts climatiques sur les cultures soient de la même intensité dans toutes les régions mondiales. De plus, avec le décalage entre les cycles de production, une nouvelle récolte est disponible sur le marché tous les six mois. 

Cette analyse ne dément pas les effets des changements climatiques à l’échelle des régions ou des pays. Mais les impacts négatifs d’une région peuvent être mitigés par des importations d’une autre région. Le commerce international devient donc un outil de résilience pour les changements climatiques. 

Source : Farmdocdaily, Université de l’Illinois

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