Autre preuve que la concurrence est féroce sur les marchés internationaux, Soya Canada lance un programme volontaire de certification du soya auprès des producteurs agricoles afin de fidéliser les clients étrangers.
Ce nouveau programme de soya canadien durable vise à mieux faire connaître les pratiques agricoles du Canada, tout en équipant la production d’une certification semblable à celles des principaux compétiteurs sur le marché international, dont les États-Unis et le Brésil, qui disposent de telles certifications.
Brian Innes, directeur général de Soya Canada, a expliqué lors d’un webinaire, que le lancement du programme était l’aboutissement de deux ans de discussions. Il s’agit, a t-il ajouté, de répondre à des demandes du marché, surtout en provenant de l’Europe et du Japon, avec un programme de développement durable vérifiable. Ce dernier a également le potentiel d’offrir de nouveaux débouchés.
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La certification choisie par Soya Canada est Farm Sustainability Assesment (FSA). Les responsables à l’organisation l’ont privilégiée en raison de sa reconnaissance mondiale et de ses critères comparables aux autres certifications existantes.
Matt Renkema, un commerçant de grain à Sevita International, a été invité à discuter de l’annonce par Soya Canada. Il a indiqué que les préoccupations des consommateurs étaient souvent à la source des demandes des acheteurs étrangers qui recherchent un niveau plus élevé de sécurité quand vient le moment d’acheter sur le marché mondial. Il s’agit également de ne pas isoler le Canada ou d’être réactif quant au reste des autres acteurs du marché. La certification représente de plus signaler aux acheteurs qu’ils ont accès à des produits de plus haute valeur et que des gestes sont posées pour la préservation de l’environnement.
Le programme est totalement volontaire. Les producteurs qui voudront y adhérer auront une autoévaluation à faire, valide pour une période de trois ans. La grille d’évaluation a été comparée à celle que doivent compléter les producteurs de soya IP ou de consommation humaine. Un certain nombre de fermes pourraient être visées par un évaluateur de FSA qui visetera des fermes à chaque année. Dans ces cas-ci, le temps consacré à l’inspection est évalué entre deux et quatre heures, selon la grosseur de la ferme et l’équipe de cette dernière disponible pour la réaliser.
Pour les producteurs faisant affaires avec plusieurs exportateurs, il se pourrait qu’ils doivent compléter des évaluations pour chacun d’eux, mais une uniformisation devrait avoir lieu dans les prochains mois afin de faciliter le processus.
Soya Canada n’a pas soumis de cible quant au nombre de producteurs que l’organisme souhaiterait voir adhérer au programme puisque ces données seraient gérées par les acheteurs. Soya Canada ne gère pas non plus la certification. Brian Innes estime cependant que des dizaines de milliers d’acres pourraient être accrédités et que ce chiffre pourrait augmenter dans les prochaines années.