En 2015, la gestion active, c’est incontournable!

Publié: 27 mars 2015

Dominik DesrosiersPour faire de la gestion active, il ne faut pas attendre la fin de l’année pour constater l’état de la situation. « Ça se passe au quotidien », explique la consultante en gestion agricole Dominik Desrosiers. C’est aussi se questionner et questionner les autres. Finalement, c’est être conscient que vous êtes toujours le « 1er au bat ». « Le producteur est le premier à perdre s’il y a des pertes », a expliqué l’agronome lors d’une conférence donnée devant 527 participants, dont 35% de producteurs, réunis au dernier Rendez-vous laitier AQINAC.

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Dominik Desrosiers s’est servie de l’analyse du secteur laitier via Agritel-Conseil des Groupes conseils agricoles du Québec (GCAQ) pour étoffer son énoncé. L’échantillon est de 498 fermes laitières suivies entre 2009 et 2013. Les fermes valent de plus en plus cher, mais 60% de l’augmentation de l’avoir propre provient de l’inflation. Le bilan de l’entreprise s’améliore donc, mais pas nécessairement les liquidités. En fait, le danger de l’augmentation de la valeur de l’entreprise est l’augmentation des emprunts jumelée à un solde résiduel plus faible. C’est ce qu’on observe sur les fermes laitières du Québec présentement. Pour générer des liquidités, le taux de charges est le facteur ayant le plus d’impacts.

Toutefois, pour améliorer sa situation financière, il faut faire attention à la fois aux revenus et aux dépenses. « Il y a des revenus coûteux et des dépenses payantes », rappelle Dominik Desrosiers. 63% des fermes laitières québécoises à l’étude ont un solde résiduel positif, mais certaines sont mal en point. « C’est normal de manger de l’argent une année, mais ce n’est pas normal de le faire pendant plusieurs années », dit Dominik Desrosiers.

Avec l’augmentation de la valeur des fermes, les prêts sont faciles, mais les projets sont-ils viables? C’est bien le producteur qui subira les pertes si pertes il y a. C’est pourquoi il doit bien connaître ses chiffres, fixer les bons objectifs et planifier ses projets. L’établissement d’un budget partiel vous permettra d’établir des données essentielles dans votre prise de décision, comme le délai de récupération de l’achat d’un équipement ou le coût limite à ne pas dépasser pour la location d’une terre.

L’autre outil très intéressant est le budget d’exploitation annuel. Il permet de déterminer la rentabilité globale de l’entreprise en tenant compte des revenus et des dépenses de tous les secteurs et des ressources nécessaires. Il permet aussi d’analyser les différents chiffres clés prévisionnels et de disposer des bonnes informations afin de prendre des décidions éclairées.

Il faut éviter le cycle vicieux de l’endettement : un solde résiduel négatif qui amène un emprunt pour financer les opérations, ce qui n’améliore pas les performances de l’entreprise, pour terminer avec des revenus qui stagnent, des dépenses qui augmentent et des emprunts galopants. Tout cela entraîne un solde résiduel négatif plus grand et ainsi de suite.

Pour réussir, il faut bien vivre sa passion, prendre des bonnes décisions, ce qui permet de profiter d’opportunités, être en position de mieux négocier et finalement, prospérer. Pour aider son entreprise à prospérer, Dominik Desrosiers insiste sur l’importance de consulter. « Tous les petits gestes au quotidien expliquent votre réussite », conclut-elle.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.