Face aux activistes : il est important de rester calme

Il vaut mieux connaître ses droits et dédramatiser

Publié: 12 février 2020

Plusieurs dizaines de militants végans ont manifesté devant le palais de justice de Saint-Hyacinthe le 30 janvier 2020 avant de marcher dans les rues, pancartes à la main.

Au Canada, seulement 2% de la population se dit végan. Et peu d’entre eux sont activistes. Un des problèmes actuels, c’est que les gens ne comprennent pas c’est quoi un activiste.

Voici une définition du véganisme, selon Wikipedia : «Le véganisme, dit également végétalisme intégral, est un mode de vie consistant à ne consommer aucun produit issu des animaux ou de leur exploitation.» Dans ce même article, on y explique jusqu’où peu aller l’activisme végan: «Le militantisme végan peut prendre la forme d’un activisme antispéciste ou animaliste, au travers d’actions de violence politique et de désobéissance civile…»

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C’est pour mieux faire comprendre cette réalité et préparer les acteurs du secteur agricole que le communicateur Pierre Rhéaume multiplie les conférences. «Faut éviter de créer la panique», dit-il en entrevue. Lui-même a organisé 21 manifestations pour le milieu syndical. Il sait ce qui peut être fait et ce qui ne doit pas être fait lorsque l’on veut manifester.

Il y a une limite à ne pas franchir. Cette limite est dictée par la Charte des droits et libertés de la personne. D’un côté, les activistes ont droit à leurs opinions. De l’autre, les citoyens, donc les producteurs, ont le droit à la quiétude de votre propriété, de leur ferme.

Attention aux réseaux sociaux!

La cyberintimidation sur les réseaux sociaux est une arme utilisée par les activistes. Mais c’est quoi, la cyberintimidation?

  • Se faire insulter après avoir publié sur un sujet «sensible».
  • Se faire menacer ou harceler.
  • Nuire à votre réputation en donnant de vous une image négative.
  • Se faire voler sa cyberidentité.
  • Être victime des attaques de plusieurs cybernautes en réseau.

Comme l’explique Pierre Rhéaume, il est important d’éviter l’escalade de propos offensants sur les réseaux sociaux. Certains producteurs qui se disent victimes d’attaques ont parfois encouragé ces propos. Pour cela, il vaut mieux relire son message plusieurs fois avant de le diffuser parce qu’une fois sur le net, on ne contrôle plus qui peut voir ce message. Parfois, il vaut mieux ne pas répondre.

Voici les règles de base à respecter :

  1. Tout ce que vous écrivez peut avoir une conséquence.
  2. Faites attention à ce que vous dites et aux photos que vous publiez.
  3. «Avant» de publier un message, mesurez les conséquences.
  4. En cas de cyberintimidation, ne répondez pas.
  5. Bloquer la personne qui intimide.
  6. Dénoncez la personne et communiquez avec les administrateurs des sites Internet et des réseaux sociaux pour qu’ils retirent les contenus offensants
  7. Enregistrez les messages en cas graves d’intimidation ou de cyberintimidation, signalez le problème à la police.

Quoi faire s’ils viennent sur votre ferme?

Toute personne qui veut visiter votre ferme ou vos bâtiments doit avoir votre autorisation au préalable. Si elle s’y trouve sans votre autorisation, vous pouvez exiger qu’elle parte. C’est la Charte des droits de la personne qui le stipule.

Que faire s’ils refusent de partir?

S’ils refusent de quitter, vous devez demander l’intervention des policiers et insister pour que ces policiers fassent respecter vos droits selon la Charte. Et n’oubliez pas que nul n’a le droit de se faire justice soi-même.

En terminant, Pierre Rhéaume explique que même si c’est difficile à vivre pour les producteurs qui ont reçu la visite d’activistes, sur le nombre de fermes qu’il y a au Québec, les risques d’avoir une intrusion sur sa ferme sont faibles.

En complément, voici quelques lignes importantes de la Charte des droits et libertés de la personne :

  • 1. Tout être humain a droit à la vie, ainsi qu’à la sûreté, à l’intégrité et à la liberté de sa personne.
  • 3. Toute personne est titulaire des libertés fondamentales telles la liberté de conscience, la liberté de religion, la liberté d’opinion, la liberté d’expression, la liberté de réunion pacifique et la liberté d’association.
  • 4. Toute personne a droit à la sauvegarde de sa dignité, de son honneur et de sa réputation.
  • 5. Toute personne a droit au respect de sa vie privée.
  • 6. Toute personne a droit à la jouissance paisible et à la libre disposition de ses biens, sauf dans la mesure prévue par la loi.
  • 7. La demeure est inviolable.
  • 8. Nul ne peut pénétrer chez autrui ni y prendre quoi que ce soit sans son consentement exprès ou tacite.

L’UPA tiendra un webinaire intitulé «Diffamation, harcèlement et intimidation en milieu agricole: bien connaître vos droits et vos recours» le 13 février. Toutes les informations pour s’inscrire sont disponibles sur le site de l’événement.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.