La souche H5N1 d’influenza aviaire qui sévit à travers la planète actuellement ne ressemble à aucune autre que le monde a connue auparavant. En fait, les changements climatiques ont influencé les habitudes oiseaux sauvages et, par le fait même, influencé la propagation du virus.
Même si l’épidémie a fait perdre plus de deux millions d’oiseaux au pays cette année, des preuves provenant d’Europe et d’Asie démontrent que l’épidémie aurait pu être bien pire. Des experts se sont penchés sur l’épisode actuel de l’influenza aviaire lors de la journée de la santé Health Day du Poultry Industry Council tenue en Ontario en juillet dernier.
Le biologiste de la gestion des populations du Service canadien de la faune, Christopher Sharp, a expliqué que l’une des voies empruntées par ce virus de l’Europe vers l’Amérique du Nord concernait une espèce de canard sauvage qui est arrivée à Terre-Neuve pour la première fois en raison de schémas de migration modifiés par le climat. Lors d’une épidémie d’IA en Amérique du Nord en 2015, aucun oiseau sauvage n’a été testé positif. Cette fois, diverses espèces d’oiseaux sauvages – migrateurs et résidents – ont été touchées.
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De son côté, le professeur titulaire spécialiste en épidémiologie aviaire Jean-Pierre Vaillancourt de l’Université de Montréal, a expliqué que les oiseaux migrateurs arrivent maintenant plus tôt lors de leur voyage vers le Nord et s’attardent plus tard lors de leur retour vers le Sud. « Mais avec le changement climatique, nous avons un changement dans la biologie de ces oiseaux sauvages », a-t-il dit. De plus, certaines espèces, dont la bernache du Canada, ont diminué ou même réduit la durée de migration. De plus, Christopher Sharp a expliqué que l’absence de glace sur certains plans d’eau habituellement utilisés pour la pêche sur glace ont des périodes de gel plus courtes. Si l’eau est libre de glace en hiver, les bernaches auront tendance à rester au lieu de migrer vers le Sud.
Une récente étude suggère qu’il existe deux variantes de cette souche en Europe, l’une provenant d’oiseaux migrateurs et l’autre circulant chez les oiseaux sauvages résidents. Cela pourrait expliquer une anomalie observée pour la première fois lors d’une épidémie de 2016-2018 alors que l’influenza aviaire avait été observée hors saison en Italie. Normalement, l’influenza aviaire affecte les troupeaux domestiques à la fin du printemps. «De toute évidence, il semble y avoir un changement dans la biologie des vecteurs du virus, a dit Jean-Pierre Vaillancourt. Si cela se produit ici, nous pourrions être coincés avec une influenza aviaire hautement pathogène année après année, sur un cycle.»
Avec la souche H5N1 actuelle, les agents pathogènes se déplacent plus rapidement que la période d’incubation, a dit Jean-Pierre Vaillancourt. Les oiseaux excrètent le virus quelques jours avant de montrer les signes cliniques de la maladie. Le chercheur québécois souhaite que le Canada et les États-Unis travaillent ensemble pour développer un vaccin commun parce que le Canada est un trop petit marché.
Source: Farmtario.com