Les éleveurs de porcs ne devraient pas payer les coûts liés à la COVID-19

Tous les acteurs de la filière porcine sont de cet avis : les coûts d’implantation des mesures exceptionnelles liées à la COVID-19 ne devraient pas être payées par l’ASRA

Publié: 2 mai 2020

Pour s'adapter à la nouvelle réalité de la COVID-19, Olymel a installé des diviseurs dans des endroits où il n'était pas possible de respecter la distanciation de deux mètres entre les travailleurs.

Dans son message Facebook devenu hebdomadaire depuis le début de la crise de la COVID-19, le président des Éleveurs de porcs du Québec, David Duval, a expliqué que son organisation fera des représentations auprès des gouvernements au cours des prochaines semaines pour que les coûts liés à l’implantation des mesures liées à la COVID-19 soient absorbés par l’état, «comme c’est le cas dans d’autres secteurs».

«Tous (éleveurs, usines et AQINAC) ont convenu que les coûts liés à l’implantation des mesures exceptionnelles dans ce contexte-là de COVID-19 devraient être absorbés par l’état et comme c’est le cas dans d’autres secteurs, a dit David Duval. Alors, on va faire des représentations au cours des prochaines semaines. Alors, on vous tiendra au courant. Mais il a également été convenu que les éleveurs ne devraient pas compenser pour les pertes actuelles. Ainsi, les conséquences du COVID-19 ne devraient pas être payées par l’ASRA.»

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La situation s’améliore

Le nombre de porcs en attente demeure préoccupant, mais encourageant. La capacité d’abattage est passée de 147 850 la semaine du 19 avril à 158 150 la semaine du 25 avril. La capacité anticipée pour la semaine du 4 mai est de 162 850 porcs, ce qui représente entre 96 et 97% de la capacité d’abattage normale.

Le nombre de porcs en attente est toujours élevé. Durant la semaine du 19 avril, il était de 100 176, plus élevé que prévu puisque l’abattoir de Saint-Esprit n’a pas pu abattre autant de porcs que prévu. Dans la semaine du 25 avril, le nombre de porcs prévu vendredi est de 92 426. «On voit une légère baisse qui fait du bien», dit David Duval.

Le poids moyen augmente un peu. Durant la semaine du 19 avril, il était de 111,3 kg, alors que dans la semaine du 25 avril, il était de 111,9 kg. «On voit qu’il y a une évolution, mais c’est quand même correct», dit prudemment David Duval. Selon lui, il est important de limiter ce poids-là avant les chaleurs, surtout qu’il arrive parfois des périodes chaudes aussi tôt qu’en mai. Il exhorte les producteurs de porcs à n’envoyer que les porcs les plus lourds, de ne pas envoyer des fins de lots ou des porcs légers. «On veut récupérer la capacité d’avant la COVID», a-t-il ajouté.

Leadership d’Olymel

David Duval en a profité pour féliciter le travail effectué par Olymel dans sa collaboration avec la direction de la santé publique pour mettre en place des mesures qui sont aujourd’hui devenues des références pour les autres usines d’abattage et de transformation de la viande au Canada et même aux États-Unis. Il se réjouit aussi que Olymel a permis aux travailleurs de reprendre confiance.

En entrevue, le représentant d’Olymel, Richard Vigneault, a d’ailleurs expliqué que les nouvelles mesures fonctionnent très bien et qu’il n’y a plus de foyer de contamination dans les usines.

L’ouverture de garderies pour les travailleurs d’usines sera un autre élément qui aidera à augmenter la présence des employés dans les usines d’abattage et de transformation.

Des solutions

Le scénario d’abattage humanitaire demeure, mais David Duval espère ne pas devoir s’y rendre. Les Éleveurs de porcs proposent aussi de vendre un certain nombre de porcs à rabais pour permettre à Olymel de payer des employés en temps supplémentaire. Il faut dire que l’entreprise a déjà beaucoup investi pour faire des modifications dans ses installations, ce qui limite sa capacité financière à payer du temps supplémentaire.

Des procédures

Un excellent article de Daphnée Cameron publié dans La Presse du 1er mai intitulé «Les Leçons de Yamachiche» présente les efforts déployés par Olymel et la santé publique pour contrôler l’éclosion et permettre la reprise des activités de l’abattoir de Yamachiche. On y lit aussi des témoignages touchants de travailleurs ayant vécu la maladie. À lire.

 

 

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.