L’approbation aux États-Unis de l’utilisation alimentaire de porcs génétiquement modifiés pour résister au syndrome reproducteur et respiratoire porcin, ou SRRP, sera un bon test pour le processus d’approbation de l’édition génétique au Canada, vieux d’un an.
Le virus SRRP est dangereux et a des conséquences économiques importantes pour les entreprises porcines, mais il a également un impact émotionnel sur les agriculteurs et les travailleurs agricoles.
L’Université d’État de l’Iowa a rapporté l’année dernière que la maladie coûtait aux agriculteurs américains 1,2 milliard de dollars américains de pertes.
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Les producteurs porcins ayant dû composer avec des épisodes de SRRP au cours des 35 dernières années ont été confrontés à des niveaux d’avortement et de stress respiratoires causés par la maladie chez les porcs difficiles à supporter pour ceux qui s’occupent des porcs au quotidien.
L’industrie canadienne est désormais capable de gérer et d’éliminer la maladie une fois qu’elle est présente dans un système de production, mais il faut une pause en matière de biosécurité avant qu’elle ne réapparaisse.
Une solution génétiquement modifiée pour réduire le SRRP constituerait une victoire considérable pour le bien-être animal et la santé mentale des travailleurs agricoles, mais aussi la productivité et la rentabilité des entreprises agricoles.
Dans un article paru dans Farmtario, l’éditeur John Greig se dit curieux de voir à quelle vitesse les porcs génétiquement modifiés seront approuvés pour l’alimentation humaine au Canada. Selon lui, ce sera un test intéressant, car la modification génétique du bétail est une pratique que le public n’a pas acceptée, malgré les améliorations potentielles en matière de bien-être animal et de sécurité alimentaire.
Le Canada a mis en place un processus qui s’inspire de la plupart des autres pays pour approuver l’édition génétique par le biais de processus conventionnels lorsque l’expression du gène n’est pas nouvelle. L’édition génétique consiste à activer et désactiver des gènes déjà présents dans un organisme.
Le processus d’édition génétique supprime le domaine SRCR5 de la protéine CD163 et produit des porcs capables de résister à la maladie.
Il ajoute que le Canada est en train de rattraper son retard sur le reste du monde en matière d’approbation des nouvelles technologies agricoles, alors que le gouvernement et l’industrie s’efforcent d’améliorer la productivité à la traîne du pays.
Cette découverte de l’édition génétique est une victoire pour un secteur de la génétique porcine qui a connu une consolidation importante au cours de la dernière décennie, au point qu’il n’existe plus qu’une poignée d’entreprises de génétique porcine.
Cette consolidation a été motivée par l’essor de l’analyse des mégadonnées et par la nécessité d’investir dans des technologies comme l’édition génétique.
Le procédé d’édition génétique de la résistance au SRRP a été développé par GenusPIC, elle-même issue de la fusion de deux grandes entreprises de sélection, Genus et Pig Improvement Corporation (PIC). Malheureusement, contrairement au secteur laitier où Semex, une entreprise canadienne, est l’un des principaux acteurs en génétique, il n’existe plus d’entreprises canadiennes de génétique porcine d’envergure. Alliance Genetics a été acquise par Danbred en 2022 et Genesus, la dernière entreprise canadienne indépendante de génétique porcine, a fait l’objet d’une procédure de redressement judiciaire et est désormais sous la responsabilité d’un nouveau propriétaire.
Cet article de John Greig paru dans Farmtario a été traduit et adapté par Marie-Josée Parent.
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