Une entreprise spécialisée dans le traitement des eaux, Solugen, dit pouvoir permettre à des producteurs de porcs de produire sans avoir besoin de terres. Tout cela grâce à son système de traitement chimique.
« C’est un procédé industriel de traitement du lisier en continu à partir de la préfosse », explique le président de Solugen, André Beaulieu Blanchette. Tout le procédé est automatisé. Dans une première étape, le lisier est séparé par centrifugeuse en une partie solide et une autre liquide. Le lisier de porc contient entre 94 et 97% d’eau.
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« Il y a beaucoup d’intérêt pour la partie solide », explique André Beaulieu Blanchette. Celle-ci pourrait être vendue pour des usines de méthanisation ou encore pour de l’épandage dans des régions en manque de phosphore, car cette partie solide contient 80 à 85% du phosphore du lisier. « C’est ce qui est limitant au niveau environnemental », dit le président.
Pour la partie partie liquide, une traitement chimique permet d’obtenir d’un côté un concentré d’engrais et de l’autre, de l’eau potable qui contient jusqu’à 84% de l’eau contenue dans le lisier de départ. Cette eau peut être réutilisée directement dans la porcherie comme eau de lavage et même d’eau d’abreuvement.
André Beaulieu Blanchette dit que l’entreprise vise les nouvelles porcheries ou les agrandissements afin de faire économiser le coût de construction d’une fosse à fumier. Parlant de coûts, André Beaulieu Blanchette n’a pas voulu dévoiler le prix de la technologie. Il dit toutefois qu’elle se rentabilise si l’on compte le coût de construction d’une fosse à fumier, le coût des tracteurs d’épandage, le coût d’achat de terre ou encore le coût d’exportation du fumier. Selon lui, le fumier concentré sera 105$ le mètre cube, comparativement à 15$ le mètre cube pour le lisier tel qu’évalué par le MAPAQ.
Dans les régions où l’approvisionnement en eau est problématique, Solugen espère vendre sa technologie. « En Espagne, les producteurs paient 4,50 euros le mètre cube d’eau d’utilisation, dit André Beaulieu Blanchette. Juste ça, ça paie le coût du traitement. » La dirigeante de la région de Cap-Occidental en Afrique-du-Sud s’est montrée très enthousiaste.
Au Québec, deux investisseurs privés s’impliquent financièrement dans l’entreprise, dont un connu du secteur porcin, Laurent Brochu, ancien dirigeant chez Salaisons Brochu.
Solugen a testé un prototype pendant quelques années et se dit maintenant prête pour la commercialisation. Les premières unités pourraient être en fonction à la fin de l’année 2018 ou au début de 2019.