Un vaccin prometteur contre Mycoplasma bovis

Le vaccin est disponible au Canada depuis juin 2023

Publié: 30 juin 2023

veau laitier, Holstein

La bactérie Mycoplasma bovis cause de sérieux mots de tête aux médecins vétérinaires et aux producteurs bovins puisqu’elle est difficile à combattre. L’arrivée en juin 2023 sur le marché canadien du nouveau vaccin Protivity de la compagnie Zoetis aidera à prévenir les complications liées à la présence de ce pathogène en offrant un nouvel outil pour y faire face.

« C’est un vrai problème parce que ça cause plusieurs choses », explique Elizabeth Doré, chef vétérinaire, services techniques pour Zoetis Canada. Le principal problème causé par cette bactérie est les maladies respiratoires. Les bovins font des pneumonies chroniques qui peuvent durer des années. « Le cas classique, c’est vraiment une pneumonie avec des petits abcès où l’on dit que c’est caséeux – il y a plus de tissus nécrotiques, continue Elizabeth Doré. Dans le fond, il n’y a plus d’air qui passe là. » À ce moment-là, l’antibiotique ne se rend pas bien aux tissus affectés. 

La bactérie cause aussi des mammites pour lesquelles il n’y a aucun traitement, de l’arthrite, de l’otite, de l’endocardite, de la kératoconjonctivite et même de la méningite. En fait, le Mycoplasma bovis est le mycoplasme le plus pathogène des mycoplasmes chez les bovins.

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« Il y avait des vaccins sur le marché. Au Canada? Non. Il y en avait aux États-Unis, mais ce qui est vraiment différent avec le Protivity, c’est que c’est le seul et unique vaccin qui est une bactérie vivante », explique Elizabeth Doré. Elle explique que pour obtenir une immunité cellulaire contre cette bactérie, un vaccin tué ne peut pas être efficace. Il s’agit du seul vaccin vivant modifié contre les maladies respiratoires causées par Mycoplasma bovis.

Élizabeth Doré explique que le fait que Mycoplasma bovis est considéré comme un pathogène primaire, cette bactérie n’a pas besoin d’un autre pathogène pour pénétrer les cellules et causer la maladie. De surcroit, elle n’a aucune paroi cellulaire et est donc résistante aux antibiotiques comme la pénicilline.

Vaccination

Le vaccin est homologué pour être donné à partir de 7 jours d’âge chez les jeunes veaux. Une dose de rappel doit être fournie trois semaines plus tard. Il n’est pas homologué pour les bovins adultes. Toutefois, puisqu’il s’agit d’une maladie chronique, le vaccin pourrait aider à prévenir les pertes de production laitière liées à la maladie en jeune âge. 

Prévention

Puisqu’il n’y avait pas de traitement simple et qu’il n’y avait pas de vaccin disponible au Canada, les producteurs et leurs vétérinaires essayaient, jusqu’à l’avènement du vaccin, de contrôler la maladie par la prévention. Ils tentaient de prévenir l’introduction de la bactérie dans le troupeau en limitant l’achat d’animaux porteurs. La vétérinaire ajoute que pour tester la présence de la bactérie dans le lait, il faut spécifier au laboratoire qu’il faut un milieu de culture particulier.

Malgré l’arrivée du vaccin, Elizabeth Doré encourage les producteurs bovins et leurs vétérinaires à continuer les mesures préventives mises en place par le passé. Il faut s’assurer aussi qu’il y ait une bonne prise de colostrum à la naissance, de diminuer la présence des autres pathogènes et de bien nettoyer les équipements. « Ce sont des mesures générales de santé, mais qui ont fait leurs preuves », dit-elle.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.