Quand le soya devient ta mauvaise herbe

Morale de l’histoire : je devrai trouver une façon d’éliminer la présence de soya dans nos petits pois

Publié: il y a 3 heures

Il ne semble pas y  avoir tant de plants de soya! Une fois dans le champ, on finit par avoir les mains pleines.

La récolte des petits pois verts arrive dans deux jours. Le contremaitre des champs m’avise que je devrai arracher mes plants de soya qui poussent à travers des petits pois. Hein? Dire que je trouvais que notre contrôle des mauvaises herbes était excellent cette année…

On voyait quelques plants de soya ici et là. Pas de danger! Ils n’auront pas le temps de faire des gousses, voire même des grains. Erreur. Alors qu’on souhaite que nos vrais champs de soya finissent par enfin remplir leurs gousses, voilà que nos plants de soya volontaires à travers des petits pois ont réussi à en faire eux des gousses.

Je vérifie en spécifiant qu’il n’y a pas de grains dans les gousses. Mais non. Le risque d’allergène est quand même présent même s’il n’y a pas de grain. C’est quand même à moindre risque, par contre, la conclusion est la même : on doit arracher les plants.

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J’aurais préféré le savoir un peu plus tôt, mais il y a eu un manque dans la chaîne de communication. Alors! Faut y aller! Je commence par une petite tournée rapide, question de voir l’ampleur du travail. Pas si pire, quelques plants ici et là.

Ça se fait bien jusqu’à ce que je réalise que j’ai déjà les bras pleins. Donc le lendemain matin, on entre tôt dans le champ à quatre. Question d’en faire le plus possible avant l’arrivée de la chaleur. Sombréro sur la tête, de l’eau glacé dans le dos, crème solaire, j’suis parti pour une bonne randonnée.

Les premiers plants sont mouillés de rosée. Quelques minutes plus tard, c’est moi qui se retrouve mouillé au complet. J’ai beau avoir des bottes de caoutchouc. L’eau réussit quand même à m’atteindre. Une fois le haut des pantalons mouillé, elle descend tout doucement dans le fond de mes bottes.

On arrache jusqu’à 15h. Le soleil commence à taper. Il nous reste un autre champ à faire. Le lendemain matin, on recommence pendant que les récolteuses commencent la récolte aux endroits déjà nettoyés.

Morale de l’histoire : je devrai trouver une façon d’éliminer la présence de soya dans nos petits pois. Sois en changeant de précédent cultural ou en trouvant une façon de contrôler le risque de présence du soya.

Quand même spécial de voir le soya comme une mauvaise herbe! Quand on sème une plante résistante à certains herbicides, elle devient difficile à contrôler dans une récolte (comme les petits pois) dans laquelle on utilise les mêmes herbicides que le soya.

Une mauvaise herbe peut très bien être une plante utile, mais qui n’a pas d’affaire dans une récolte alimentaire qui se doit de ne pas contenir d’allergène. On a réussi à tout arracher. Au final, ce surplus de travail inattendu a gâché notre possibilité d’avoir un week-end un peu plus tranquille. On va se reprendre! Profession agriculteur!

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Paul Caplette

Paul Caplette

Agriculteur et collaborateur

Paul Caplette est passionné d’agriculture. Sur la ferme qu’il gère avec son frère en Montérégie-Est, il se plaît à se mettre au défi et à expérimenter de nouvelles techniques. C’est avec enthousiasme qu’il partage ses résultats sur son blogue Profession agriculteur.