Votre magazine préféré a visité une dindonnière qui renferme les plus récentes technologies en matière d’élevage de dindons.
Publié dans Le Bulletin des agriculteurs de janvier 2011
par Marie-Josée Parent, agronome
Depuis 1994, Guy Desroches de Berthierville produit des dindons dans une bâtisse datant des années 1960. Souhaitant agrandir sa production, il a longtemps rêvé aux caractéristiques de sa nouvelle construction et des équipements qui la composent. Ses choix ont été motivés par les performances d’élevage, les coûts d’énergie et la facilité d’entretien. Voici un survol des principaux aspects distinctifs de cette nouvelle construction.
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Murs préfabriqués
Les murs ont été assemblés en usine et apportés au chantier par section. Est-ce pratique courante? Non, explique François Marin, gérant de projet pour Consumaj Construction. C’est selon le projet. Pour Guy Desroches, l’avantage est la rapidité d’avancement du chantier. La toiture a été assemblée au sol et montée par section, par la suite. Chaque plancher est bétonné pour faciliter le nettoyage et assurer une plus grande durabilité.
Isolation efficace
La cellulose, qui est composée de papier journal enduit d’un produit contre la vermine, assure l’isolation des murs. Ce matériel a un meilleur pouvoir isolant que la laine minérale. De plus, il reste en place malgré les années, ce que ne fait pas la laine minérale. Le type de ventilation à pression négative exige une étanchéité des murs. Une grande qualité d’isolation est donc indispensable.
Éclairage écologique
Monte-charge sur mesure
Ventilation optimisée
Guy Desroches a opté pour le système de ventilation Tuffigo. Le concept est récent au Québec, mais éprouvé depuis plusieurs années en France, son pays d’origine. Il avait notamment fait l’objet d’un article dans Le Bulletin des agriculteurs de février 2009. Guy Desroches a fait son choix pour assurer le bien-être des oiseaux. « Le concept de ventilation est basé sur la gestion de l’eau dans la bâtisse et l’environnement », explique le représentant commercial de Tuffigo en Europe, Loïc Huard. Pour cela, un hygromètre est situé dans chacune des six salles et un autre est localisé à l’extérieur du bâtiment. Ces mesures intérieures et extérieures, en plus de la connaissance de la quantité d’eau consommée par les oiseaux, permettent de déterminer la quantité d’eau à évacuer du bâtiment. Cette évacuation est gérée par pression négative, avec des ventilateurs à vitesse unique et des entrées d’air réduites. L’idée est d’assurer un débit d’air dans le bâtiment afin de créer un bon mélange d’air et d’éviter la descente d’air glacial sur les oiseaux. « 95 % des problèmes en élevage sont liés aux entrées d’air », assure Loïc Huard. Au Québec, la distribution du produit et l’assistance technique sont assurées par la compagnie Agri-contrôles.
Contrôle à distance
Abreuvoirs dernier cri
Le modèle d’abreuvoirs de marque Plasson installé chez Guy Desroches est une première au Québec. Un gobelet à ressort recouvre une pipette standard. Lorsque le gobelet est vide, le ressort est détendu et le gobelet relevé, ce qui actionne la pipette. Le gobelet se remplit alors d’eau. Le poids de l’eau étire le ressort et éloigne le gobelet de la pipette. Lorsqu’ils ne se touchent plus, l’eau arrête de couler. Lorsque le dindon boit, il vide le gobelet qui se remplira ensuite par contact avec la pipette. Ce type d’abreuvoir est conçu selon le principe que les dindons préfèrent boire dans un contenant plutôt que d’une pipette. Et ça fonctionne. « Les dindes se tiennent autour des abreuvoirs », constate Jocelyn Charrette des Équipements Modernes, de Saint-Félix-de-Valois. Avec ce type d’abreuvoirs, il y a moins besoin de tétines. « On en met à tous les 24 pouces au lieu de tous les 8 pouces », explique Jocelyn Charrette.
Mangeoires adaptées
De marque Cumberland, les mangeoires sont conçues pour les poulets et les dindons. Dans le poulet, la mangeoire facilite l’alimentation du poussin et évolue en hauteur jusqu’au poids d’abattage. Dans le dindon, un dispositif empêche les oiseaux d’entrer dans les mangeoires. Il s’agit du module vert que l’on voit sur la photo.
Encadré : Vidéo sur le Web
Démontrer le mouvement de l’air dans un bâtiment est un jeu d’enfant avec un test de fumée. Une vidéo sur LeBulletin.com montre Loïc Huard de Tuffigo en train de faire un tel test. Dans la première portion de la vidéo, on remarque que la fumée au plancher au centre du bâtiment se dirige vers les entrées d’air à droite. Dans la deuxième portion, la fumée au plancher le long du mur des entrées d’air monte vers les entrées d’air. Elle est ensuite dirigée vers le centre du bâtiment. Dans la troisième et dernière portion de la vidéo, on remarque la rapidité avec laquelle la fumée se mélange. L’air chaud, au plafond, et l’air froid, au sol, ne se mélangent pas facilement. Tout le secret d’une bonne ventilation est justement l’art de réussir un bon mélange. On remarque dans la vidéo que l’air froid ne descend jamais directement au plancher, mais se dirige plutôt vers le centre de la pièce. L’air frais se réchauffe au contact de l’air chaud au plafond et redescend vers les oiseaux pour leur apporter de l’oxygène.
Pour voir la vidéo : www.lebulletin.com, section Élevages
Description des photos
Les photos sont publiées dans le magazine imprimé
1. Producteur de dindons et de poulets à Berthierville, Guy Desroches pose fièrement devant sa nouvelle dindonnière avec sa conjointe Danny Massicotte.