Construction d’une usine de production d’insectes à Drummondville

L’usine d'Entosystem vise à réduire le gaspillage alimentaire et produire des aliments pour animaux

Publié: 26 avril 2022

Croquis de la future usine d'Entosystem à Drummondville.

Une future usine d’Entosystem verra le jour à Drummondville dans les prochains mois. Quelque 400 millions d’insectes y seront élevés, ce qui permettra de valoriser 250 tonnes métriques de matière organique par jour. 

Construite grâce à des investissements publics et privés de plus de 60 millions $, l’usine de plus de 100 000 pi2 sera construite dans le parc industriel et générera 70 emplois. Le gouvernement provincial et Investissement Québec ont consentis des prêts totalisant plus de 20,8 millions $ et le fédéral a octroyé une aide pouvant atteindre 6 millions $.

Les produits finaux seront utilisés chez les animaux domestiques et l’agriculture biologique, mais ils serviront éventuellement en production animale.

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L’insecte, la mouche soldat noire, est élevée de la même manière qu’on élève des animaux d’élevage. « On se compare à l’agriculture traditionnelle », explique en entrevue Cédric Prévost, président et cofondateur d’Entosystem. L’élevage des insectes comprend la sélection génétique, la reproduction, la maternité, la croissance, la finition, l’abattage et la transformation.

En raison de la grande quantité d’insectes et de matière organique à valoriser, l’usine sera entièrement automatisée. La matière première sera des résidus d’épiceries, comme des fruits et des légumes, mais aussi des résidus de transformation industrielle. Mais aucun produit d’origine animale n’est accepté. Un processus de traçabilité sera mis en place.

L’usine de Drummondville sera 40 fois plus importante que celle déjà en fonction à Sherbrooke. Elle produira 5000 tonnes de farine et d’huile de larves de mouches par année, en plus d’environ 15 000 tonnes d’engrais certifié biologique par Ecocert, du 4-2-2.

La farine et l’huile seront principalement utilisés pour les animaux domestiques. « Mais on regarde également tout ce qui est animaux d’élevages », explique Cédric Provost. Des études ont lieu au Canada sur l’utilisation d’insectes en élevage et l’entreprise a fait quelques tests de son côté. L’un d’entre eux a notamment démontré que l’huile pouvait réduire la présence de diarrhée chez les porcelets et augmenter la prise de poids.

« Avant d’aller dans ce marché-là, on veut augmenter notre capacité de production et démontrer le plein potentiel de notre produit », dit Cédric Provost. Quel sera l’effet sur l’appétance? Quels sont les bénéfices autres que la protéine? Y a-t-il un effet pour remplacer l’utilisation des antibiotiques?

Selon Cédric Provost, la nouvelle usine place le Canada parmi les leaders mondiaux de l’élevage d’insectes, avec la France et les Pays-Bas. 

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.