Alimentation en deux étapes pour vaches taries

Satisfaire tous les besoins nutritionnels des vaches taries contribue grandement à la réussite.

Voici des vaches taries qui sont alimentées selon un régime alimentaire à deux étapes, alors qu’elles récupèrent de la traite et se préparent à mettre bas. Les vaches fraîchement taries reçoivent un régime alimentaire à base de fourrage à basse teneur énergétique, tandis que les vaches près de vêler reçoivent des fourrages similaires, mais mélangés à quelques kilos d’ensilage de maïs et de concentrés appétents pour vaches taries.

Que vous implantiez un programme d’alimentation pour les vaches taries en une seule étape ou en deux étapes, il est important de maintenir ou de prévoir un bon état de chair pour préparer les vaches à une lactation réussie.

Une analyse plus approfondie des programmes d’alimentation pour les vaches taries révèle certaines similitudes entre eux que nous verrons ici. De plus, ils devraient se combiner harmonieusement avec les rations à haute teneur énergétique pour la lactation. Dans le cas contraire, cela peut entraîner toutes sortes de problèmes métaboliques, notamment chez les vaches en début de lactation. C’est pourquoi il est préférable de choisir un programme d’alimentation et de gestion bien pensé qui convient à vos vaches taries.

Peter Vitti, spécialiste en nutrition des bovins laitiers, croit en un programme d’alimentation et de gestion à deux étapes pour les vaches taries. « Je recommande qu’une fois qu’une vache laitière a terminé un cycle de lactation de 305 jours, elle soit correctement tarie et placée dans un programme de 60 jours comprenant une étape « éloignée du vêlage » de 40 jours, suivie d’une étape « proche du vêlage » de 20/21 jours. » 

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Une période distincte pour les vaches fraîchement taries est préférable. Premièrement, cela permet une phase de repos en quelque sorte, qui permet l’involution du pis, où les cellules sécrétoires de lait perdues pendant la lactation se régénèrent et augmentent en nombre. Deuxièmement, cela permet au rumen, aux revêtements tissulaires et au tonus musculaire de se rétablir. Enfin, les 40 premiers jours permettent de guérir les organes internes tels que le foie, qui ont probablement été endommagés par des régimes riches en grains et en matières grasses et les exigences métaboliques d’une production laitière élevée.

Il est idéal que les vaches en fin de lactation entrent dans cette période de tarissement avec une cote d’état de chair de 3,0 à 3,5. Pour maintenir cet état de chair optimal ainsi que favoriser une croissance saine du fœtus, une vache durant la première période de tarissement devrait consommer environ 2,0 % de son poids corporel (base MS) d’une alimentation bien équilibrée principalement composée de fourrages volumineux et de bonne qualité.

Peter Vitti juge que l’ensemble du régime alimentaire devrait ensuite fournir environ 14 à 16 Mcal d’énergie alimentaire, 13 à 14 % de protéines brutes, complétées par 0,50 % de calcium, 0,30 % de phosphore, 0,5 % de sel, ainsi que des oligo-éléments (cuivre, zinc, sélénium) et des vitamines (A = 100 000, D = 3 000 et E = 1 000 UI/tête). Enfin, 10 g par tête et par jour de levure commerciale devraient être inclus.

« Une fois que le programme d’alimentation de la deuxième étape de 20 à 21 jours approche, il devrait être formulé pour fournir une faible quantité d’énergie alimentaire, à savoir 0,60-0,65 Mcal/livre (base MS), ainsi que 14 à 15 % de protéines, poursuit Peter Vitti. On doit aussi rechercher un équilibre du calcium et du phosphore dans un ratio de 1,5:1,0 à 2,5:1,0 avec des niveaux de potassium contrôlés pour favoriser un bon métabolisme du calcium. »

Le programme alimentaire devrait contenir un bon mélange de minéraux et de vitamines pour fournir des niveaux essentiels de cuivre, de zinc, de sélénium, de vitamine A et des niveaux élevés de vitamine E (2000 à 3000 UI/tête). Des vitamines B sont également ajoutées à ce mélange, à raison de six grammes de niacine et 14 grammes de choline pour aider à prévenir la cétose et le syndrome du foie gras.

« Je tiens également compte d’une diminution naturelle de 30 % de la consommation de matière sèche depuis le début de la première période de tarissement jusqu’à la mise bas. C’est pourquoi je veux que l’ensemble du régime alimentaire de la deuxième phase soit très appétissant. »

Cela signifie que les régimes alimentaires de la deuxième étape peuvent contenir des fourrages à basse teneur énergétique, tels que du foin mélangé (en limitant la luzerne), qui peut être facilement complété par un supplément à base de céréales et mélangé avec une certaine quantité de fourrage ensilé contenant de l’orge ou de l’ensilage de maïs. Ces vaches pré-parturientes devraient consommer 12 kg de ce bon mélange alimentaire, ce qui les aide à mettre bas avec un état de chair optimal de 3,0 à 3,5.

« Les producteurs laitiers constatent que le programme à deux étapes fonctionne bien, confirme Peter Vitti. Je conseille notamment une ferme laitière de 325 vaches qui sépare en deux phases ses vaches taries : environ 70 vaches dans la première phase de 40 jours et 20 vaches qui sont à 20 jours ou moins du vêlage. » Les vaches de la première étape sont nourries d’un régime alimentaire à basse teneur énergétique à base de fourrage, tel que décrit ci-dessus. Et les vaches près du vêlage reçoivent des fourrages similaires mélangés avec quelques kilos d’ensilage de maïs et de concentrés appétents pour vaches taries à 16% de matière sèche.

« En conséquence, le producteur admet avoir quelques cas de cétose subclinique, mais il les considère comme un problème non significatif, note Peter Vitti. Ce producteur sera également le premier à admettre que son programme d’alimentation et de gestion des vaches taries est l’un des aspects les plus difficiles de son exploitation laitière. C’est parce que les vaches taries passent de vaches laitières en lactation, à vaches taries de première phase, à vaches taries de seconde phase et une fois qu’elles ont vêlé, à nouveau à des vaches laitières en lactation. Chaque groupe a des besoins spécifiques en nutriments et en soins. Répondre à tous les besoins nutritionnels des vaches taries contribue grandement à la réussite de son exploitation laitière. »

Cet article a d’abord été publié en anglais dans Grainews par Peter Vitti. Retrouvez l’article original ici.

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