Parmi les quelque 800 participants présents lors du récent Porc Show à Québec, un 801e, quoique non présent physiquement, était omniprésent dans les conférences : le président américain désigné, Donald Trump.
Quels seront les impacts de l’élection récente et le retour à la Maison Blanche de cet « intimidateur » chez le plus grand partenaire commercial du Canada? Mettra-t-il en place ses menaces d’imposer des barrières tarifaires de 25% aux importations en sol américains? Quels seront les impacts sur le secteur porcin canadien?
Même s’il en a été amplement discuté, aucun des conférenciers n’a pu répondre clairement à ces questions.
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Martin Goyet est bel et bien réel! Son jeu dans la nouvelle publicité des croustilles Lay’s est tellement juste qu’on se pardonne de soupçonner un acteur dans la peau d’un personnage fictif. Le Bulletin des agriculteurs l’a contacté pour discuter de son entreprise familiale et de sa saison 2025.
Dans le panel d’ouverture portant sur le porc dans un monde en mutation, le président de Global Agri-Trend a dit de Donald Trump qu’il « aime le terrorisme ». « Les tarifs sont l’outil préféré », explique-t-il. Il y a toutefois des conséquences à cela. Durant son premier mandat, la Chine a riposté avec des tarifs de 50% sur le porc américain, dont 25% sont encore en vigueur aujourd’hui. Toutefois, l’économie de la Chine est actuellement plus instable qu’elle ne l’était à la fin des années 2010, ce qui pourrait être en faveur des États-Unis.
En conférence, Brett Stuart a expliqué que la victoire décisive de Donald Trump avec le vote populaire et les gains des républicains à la Chambre des représentants et au Sénat lui donnent plus de latitude pour mettre en œuvre ses politiques.
Selon ce stratège, la deuxième guerre commerciale de Trump débute. La Chine, le Canada et le Mexique seront les premières cibles avec l’imposition de tarifs. Des perturbations sont à prévoir pour le Canada et probablement d’autres pays. Il recommande de soigner nos relations avec le président élu.
Au niveau du porc, Brett Stuart explique que le Canada et les États-Unis ont un avantage par rapport à l’Union européenne qui a réduit sa production. Le Brésil est à surveiller en raison de sa forte augmentation et ses exportations de plus en plus grandes en Chine.
Selon Brett Stuart, les transformateurs canadiens ont fait un travail « incroyable » au Japon qui demeure un marché phare pour notre pays. Le Canada est le deuxième pays en croissance des importations de porc par le Japon, derrière le Brésil. D’ailleurs, le Brésil, quoique petit, est en forte croissance au niveau des exportations mondiales.
Trump et la Chine
Un autre conférencier avait son mot à dire à propos de l’élection de Donald Trump. C’est le consultant Guy Saint-Jacques. Il a occupé de multiples fonctions d’administrateur, de négociateur et même d’ambassadeur en Chine.
« Il faudra surveiller les relations de la Chine avec Trump », dit-il. Selon lui, les chinois voudront flatter l’ego de Donald Trump qu’ils connaissent bien. Cela pourrait avoir des impacts sur les marchés canadiens.
D’ailleurs, les relations entre le Canada et la Chine « ne vont pas très bien ». Or, pour le porc, la Chine est un marché très important pour nous. « À court terme, il ne faut pas s’attendre à une amélioration », pense Guy Saint-Jacques. Le Canada devra donc faire preuve de stratégie. Rappelons qu’en 2019, à la suite de l’arrestation de la dirigeante de Huawei, la Chine avait suspendu les importations de viande canadienne, ce qui avait fait très mal à l’industrie porcine canadienne.
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