Alors que le prix du porc est habituellement à son maximum à cette période-ci de l’année, il a plutôt diminué prématurément depuis juin, devançant ainsi la baisse automnale habituelle.
Dans notre entrevue annuelle en début d’année, le stratège principal marchés agricoles chez R.J. O’Brien, Simon Brière, prédisait une année 2024 « ordinaire ». Selon lui, cette prédiction risque de se concrétiser.
Début d’année : anticipation
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Avec les prix des veaux qui ont explosé depuis 2022, les producteurs de veaux et de bouvillons ont de la difficulté à financer l’achat d’animaux. Il en résulte des places vides dans les bâtiments.
Pourtant, les premiers mois de l’année 2024 laissaient présager une bonne année. « On a eu en début d’année une anticipation que le prix au comptant (ou prix cash) allait être super bon à l’été, explique-t-il. Ce qu’il s’est passé, c’est que la hausse de ce prix-là ne s’est jamais produite. Il y a eu beaucoup d’anticipation. »
En ce début d’année, le prix au comptant a donc monté. L’augmentation a toutefois arrêté en avril, moment où le prix au comptant s’est mis à stagner autour de 92¢/100 livres. Puis, en juin, le prix a commencé à diminuer. Il a déjà diminué de 20 à 25%.
Simon Brière explique que la consommation est là, de même que les exportations. Ce serait plutôt l’environnement politico-économique actuel et du secteur du porc qui créerait des peurs qui auraient un impact sur les marchés boursiers.
Automne : moyen
« Selon moi, le gros de la baisse est derrière nous », explique Simon Brière. Donc, le prix va continuer de descendre, mais pas autant que durant les dernières semaines.
Il ajoute que même si le prix du porc est plus faible à l’automne, il est aussi plus facile de produire du porc à l’automne avec des températures plus favorables et des récoltes qui viennent d’être engrangées. D’ailleurs, le marché des grains s’annonce avantageux pour la production porcine avec une récolte qui devrait être abondante cet automne.
Aliments Maple Leaf
Simon Brière hésite à commenter la scission de la compagnie Aliments Maple Leaf en deux : les aliments emballés d’un côté et la production porcine de l’autre. Il pense qu’il y a peut-être un problème de rentabilité du secteur de la production porcine, pas seulement chez Maple Leaf. « C’est le symptôme d’une industrie en difficulté », croit-il.
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