Strasbourg (France), 13 février 2001 – La demande de viande bovine dans l’Union européenne (UE) pourrait ne jamais revenir au niveau antérieur à la crise actuelle de la vache folle, a estimé mardi le commissaire européen à l’Agriculture, Franz Fischler.
« Nous partons de l’hypothèse que la demande, après cette crise, ne reviendra jamais au niveau antérieur », a déclaré le commissaire européen lors d’une conférence de presse à Strasbourg.
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« Il y a des gens qui ont renoncé une fois pour toutes à l’idée de manger un steak, je crois qu’il faut prendre acte de cette vérité », a poursuivi M. Fischler en relevant que l’écoulement des stocks influera également sur l’offre.
« Il se peut très bien que les marchés se rétablissent plus tôt que prévu », a poursuivi cependant Franz Fischler en se refusant à avancer le moindre chiffre.
Le commissaire européen a exprimé le souhait que les sept mesures qu’il avait présenté mardi aux députés du Parlement européen à Strasbourg, pour rétablir le marché européen de la viande bovine, entrent en vigueur « au plus tard » le 1er janvier 2002.
Après avis du Parlement européen, ces mesures doivent être soumises au Conseil des ministre de l’Agriculture des Quinze.
Franz Fischler a espéré en particulier que tous les Etats membres de l’Union puissent être en mesure d’appliquer les tests sur tous les bovins entrant dans la chaîne alimentaire à compter du 1er avril prochain, contre le 1er juillet comme prévu pour l’instant.
« Il s’agit d’un paquet pour gérer, pour maîtriser la crise », a souligné Franz Fischler en parlant des mesures annoncées mardi.
Il serait par contre à ses yeux « parfaitement irresponsable » de dire qu’« en quinze jours », la Commission avait procédé à « un véritable programme de réforme de la Politique Agricole Commune » (PAC).
La Commission, a-t-il dit, réfléchit d’ores et déjà à l’examen à mi-parcours de la PAC prévu pour 2002 dans le cadre de l’« Agenda 2000 », adopté en 1999 à Berlin, et qui porte sur la politique agricole commune de 2000 à 2006.
« La Commission ne va pas se lancer dans des propositions révolutionnaires », a déclaré Franz Fischler en estimant que cela n’aurait pour effet que de susciter la colère des agriculteurs et provoquer des conflits entre les Etats membres et la Commission.
« Et pour finir la tentative avorte. Ce n’est pas cela qu’on va faire », a-t-il assuré.
Source : AFP