Dans les fermes équipées d’un salon de traite conventionnel, les vaches produisent selon une alimentation et une traite routinières. Elles obtiennent tous les aliments d’une seule ration totale mélangée (RTM) et entretiennent des habitudes sociales par l’alimentation et la traite en groupe.
En contrepartie, dans les fermes qui disposent de la traite robotisée, chaque vache adopte un comportement distinct. Elles consomment une portion des aliments provenant d’une ration partielle mélangée (RPM) et une autre portion provenant d’aliments servis au robot. L’heure, la fréquence de traite et le moment où elles vont à la mangeoire peuvent varier d’une journée à l’autre.
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Dans ce contexte, alimenter les vaches au robot présente à la fois des défis et des opportunités. Le principal défi réside dans le fait que la fréquence de traite d’une vache au robot ne dépend pas seulement de l’offre d’aliments au robot, mais aussi d’autres aspects, dont la structure sociale du troupeau, la disposition du logement des vaches, le genre de trafic imposé aux vaches, le type de plancher et la santé des vaches. La principale opportunité réside dans une plus haute fréquence de traite qui permet une alimentation individualisée de la vache selon les besoins alimentaires spécifiques à son niveau de production.
En juillet dernier, lors d’une réunion annuelle de la Société américaine des sciences animales à Salt Lake City en Utah, le Dr Alex Bach, professionnel de recherche en chef au département de la production des ruminants de l’IRTA en Espagne, a expliqué certains aspects de l’efficacité alimentaire des vaches soumises à la traite robotisée.
Voici les faits saillants de sa présentation :
- Les étables à « circulation forcée », c’est-à-dire où les vaches doivent passer au robot avant de se servir de la RPM, assurent des visites plus régulières au robot, mais peuvent limiter la production puisque les vaches ont généralement une consommation réduite de RPM par rapport aux vaches en circulation libre.
- La consommation de concentré au robot devrait être limitée à 3-4 kg par jour. Il s’agit de la quantité qui apporte le plus de bénéfices économiques et qui minimise la variation de la consommation d’aliments.
- Une quantité limitée de concentré servi au robot par repas réduit les problèmes de digestion, les coûts d’alimentation, les refus et améliore la régularité des traites.
- Lors d’une étude, le Dr Bach a évalué une stratégie consistant à offrir des concentrés variés au robot (protéinés, énergétiques et fibreux) et à les livrer aux vaches selon différentes proportions et quantités en fonction de leur niveau de production, de leur stade de lactation et de leur poids afin de répondre à leur besoin quotidien précis. Selon cette étude, cette stratégie peut améliorer grandement la rentabilité des vaches à la traite robotisée.