Même si les dates de semis sont largement inhabituelles, les producteurs ont tout intérêt à conserver leur plan de rotation et à aller de l’avant en semant comme prévu leurs céréales à paille. « Certains vont être tentés d’abandonner et faire autre chose mais ce n’est pas ce que je recommande. On dit toujours qu’il est préférable de semer tôt mais le lien entre la date de semis et le rendement n’est pas si direct que ça. Il ne faut pas sauter aux conclusions et tout changer », fait valoir Louis Robert, agronome conseiller expert en grandes cultures, MAPAQ, Direction régionale de Montérégie-Est. « Ça vaut la peine de maintenir ses plans, à cause des avantages d’inclure les céréales dans la rotation. J’ai vu de très bons rendements avec des semis faits tardivement », ajoute l’agronome.
À lire aussi

Les grains plombés par les bonnes conditions
Une semaine après avoir engrangé de fortes hausses, les principaux grains repartent de plus belle à la baisse.
Même si l’impatience en gagne certains, les conditions sur le terrain évoluent rapidement. « De jour en jour, les risques de pluie et les quantités prévues diminuent (…) il faut patienter. «
Dans le contexte, M.Robert conseille de maintenir les pratiques habituelles de semis. « On garde la même dose, la même densité de semis et la même profondeur qu’à l’habitude. On ne change rien ».
Avec un peu de chance, les conditions des prochaines semaines pourraient favoriser l’émergence des plants et la maturation de la période végétative jusqu’à la pollinisation et l’apparition des épis. « Les gens n’aimeront pas entendre ça mais il ne faudrait pas que ce soit trop sec et trop chaud dans le prochain mois pour assurer une bonne levée et pollinisation. (…) Si on a des bonnes conditions de pluie, on pourrait avoir de bons rendements. Mais c’est sûr qu’avec un semis aussi tardif, il ne faudrait pas s’attendre à voir la floraison avant fin juin, début juillet ».
Et si la tendance se maintient, la saison pourrait se terminer de belle manière, comme dans les dernières années avec des automnes beaux et chauds. « On ne change rien, on garde le cap », indique M.Robert.