L’inflation continue d’inquiéter, et ce, aux plus hauts niveaux. Le Fond monétaire international (FMI) a en effet réduit ses prévisions de croissance économique mondiale pour 2024 à 2,9%, en baisse de 0,1% par rapport à son estimé de juillet, dans ses dernières Perspectives de l’économie mondiale (WEO). La croissance sera donc plus faible que pour 2023 (+3%) et 2022 (+3,5%).

L’économiste en chef du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, a déclaré que l’économie mondiale continuait à se remettre de la pandémie de Covid-19, de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la crise énergétique de l’année dernière, mais que les tendances de croissance étaient de plus en plus distinctes à travers le monde et que les perspectives à moyen terme étaient « médiocres ».
Les prévisions indiquent un atterrissage en douceur des économies, mais le FMI reste préoccupé par les risques liés à la volatilité des prix des matières premières, de la résurgence de l’inflation, de la crise immobilière en Chine et de la fragmentation géopolitique.
L’élément géopolitique a d’ailleurs été mentionné en lien avec la guerre entre le Hamas et Israël. Depuis l’attaque du 7 octobre, les prix du pétrole ont augmenté de près de 4%. Un cours plus élevé du pétrole est associé à une baisse du PIB et à une hausse de l’inflation. Le FMI a cependant indiqué qu’il était encore trop tôt pour évaluer les impacts du conflit.
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L’inflation devrait diminuer à 5,8% en 2024 comparativement à 6,3% cette année et 8,7% en 2022, grâce à la diminution des prix de l’énergie et de manière secondaire aux prix des denrées alimentaires. Sans l’énergie et les produits alimentaires, le recul de l’inflation se fait attendre. Le FMI anticipe 5,3% en 2024 contre 6,3% en 2023 et 6,4% en 2022. Le marché du travail serré et le coût des services sont en cause.
Dans ce contexte, les banques centrales doivent éviter d’assouplir trop rapidement la politique monétaire puisque l’inflation demeure à un niveau dit « inconfortable ».
Le FMI a relevé ses prévisions de croissance pour les États-Unis de 0,3% à 2,1% pour 2023, et de 0,5% à 1,5% pour l’année prochaine, en raison des investissements importants et d’une consommation en hausse. Les États-Unis sont ainsi la seule grande économie à avoir dépassé les prévisions de croissance réalisées avant la pandémie.
En Chine, le PIB devrait augmenter de 5% en 2023 et de 4,2% en 2024, des révisions à la baisse de 0,2 et 0,3 point de pourcentage respectivement, surtout en lien avec la crise immobilière et la faiblesse de la demande extérieure.
Le FMI a également réduit ses estimations de croissance pour la zone euro à 0,7% en 2023 et 1,2% en 2024, par rapport à des prévisions en juillet à 0,9% et 1,5%.
Au Canada, le PIB devrait augmenter de 1,6%, comparativement à 1,3% en 2023 et 3,4% en 2022.
« L’économie mondiale fait preuve de résilience. Elle n’est pas ébranlée par les grands chocs subis au cours des deux ou trois dernières années, mais elle ne se porte pas très bien non plus » , a commenté l’économiste.