Le nématode à kyste du soya est arrivé!

Publié: 13 octobre 2013

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La présence d’un des pires parasites du soya a été confirmée dans un champ du Québec. Au cours de l’été 2013, de faibles populations du nématode à kyste du soya (NKS) ont été retrouvées à Saint-Anicet, en Montérégie. La situation dans les municipalités environnantes demeure inconnue.

Dans un récent bulletin d’information, le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) explique que le nématode à kyste du soya (Heterodera glycines Ichinohe) est originaire d’Asie et que sa répartition s’étend maintenant à la majorité des pays producteurs, particulièrement dans les endroits où le soya est produit à une échelle commerciale.

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Le NKS est présent dans tous les États producteurs de soya aux États-Unis, où il cause des pertes économiques annuelles évaluées à plus d’un milliard de dollars. Au Canada, et jusqu’à tout récemment, on l’observait uniquement en Ontario, où il a été détecté pour la première fois en 1987 dans le sud-ouest de la province.

Déréglementé

Au Canada, le NKS est réglementé depuis plus de 30 ans par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Toutefois, en raison des défis liés à l’application du règlement concernant le transport à l’intérieur du pays et à l’impossibilité de contrôler la propagation du ravageur par des voies naturelles (oiseaux, eaux, vents, etc.), l’ACIA a décidé de déréglementer le NKS partout au Canada à partir du 25 novembre 2013. À ce jour, aucune mesure réglementaire n’est prévue par l’ACIA compte tenu de la décision de déréglementer ce ravageur.

Dans les champs qui sont très infestés par le NKS, les symptômes apparaissent généralement deux mois après le semis, surtout à l’entrée du champ et dans les endroits sujets aux stress hydriques (élévations, baissières et sol compacté). La distribution du nématode dans un champ étant irrégulière, les symptômes sont généralement observés seulement à certains endroits, sous forme de plaques jaunes arrondies ou ovales s’allongeant dans la direction du travail du sol.

On peut souvent confondre les symptômes du NKS avec d’autres désordres tels que les carences en azote ou en potassium, les phytotoxicités dues à un herbicide, la compaction du sol, le stress hydrique ou les autres maladies à symptômes similaires. Les plants de soya infectés par le NKS sont attaqués plus fortement par les maladies fongiques, comme le syndrome de la mort subite du soya ou la pourriture brune de la tige.

Symptômes d’une infestation par le NKS :
-rabougrissement des plants;
-chlorose des feuilles (jaunissement);
-plaques jaunes irrégulières arrondies ou ovales s’allongeant dans le sens du travail du sol dans le champ;
-présence de kystes blancs, jaunes ou bruns (visibles à l’œil nu) sur les racines;
-réduction de la nodulation par Rhizobium;
-réduction du nombre de racines latérales;

-lenteur des rangs à se refermer sur eux-mêmes;
-sénescence hâtive;
-mort du plant (cas extrême);

-perte de rendement.Même en l’absence de symptômes visibles sur les plants, le rendement d’un champ peut être réduit jusqu’à 30 %. Les premiers dommages économiques causés par ce parasite peuvent prendre jusqu’à dix ans avant d’apparaître dans un champ après son introduction. Lorsque les symptômes visibles d’une infestation par le NKS apparaissent sur les plants de soya, les producteurs ont généralement déjà subi des pertes de rendement. En Ontario, le NKS peut causer des pertes de rendement variant entre 5 et 100 %.

Lire l’avertissement du RAP (PDF), avec des images, détails sur le cycle de vie du nématode et les moyens de dépistage.

 

À PROPOS DE L'AUTEUR

André Dumont

André Dumont

Journaliste

André Dumont est vidéaste et journaliste spécialisé en agriculture et agroalimentaire. Il collabore au Bulletin des agriculteurs depuis 2007.