Paris (France), le 7 avril – Nombreux sont ceux qui, de par le monde, consomment aujourdhui des aliments génétiquement modifiés sans quaient été signalés, pour linstant, des effets nuisibles fondés. Néanmoins, comme la commercialisation des produits transgéniques ne date que dune dizaine dannées à peine, on ne peut affirmer quon ne découvrira pas un jour ou lautre quils peuvent avoir des conséquences néfastes pour la santé.
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À lavenir, les débats sur les aliments transgéniques et leur innocuité devront tenir compte de lavis dun plus grand nombre dacteurs et faire preuve dune plus grande transparence que jusquà présent. |
Telles sont les deux principales conclusions émises par Sir John Krebs, président de la récente conférence consacrée par lOCDE aux aspects scientifiques et sanitaires des aliments génétiquement modifiés dans le rapport qui vient dêtre rendu public en même temps que la synthèse des rapporteurs (disponibles sur le site internet de lOCDE à ladresse : http://www.oecd.org/subject/biotech/edinburgh-fr.htm). Le président note par ailleurs quà lavenir, les débats sur les aliments transgéniques et leur innocuité devront tenir compte de lavis dun plus grand nombre dacteurs et faire preuve dune plus grande transparence que jusquà présent : « Le public veut savoir comment les décisions ont été prises et demande à être consulté ». A son avis, un premier pas en ce sens consiste, à travers létiquetage, à donner au consommateur la possibilité dacheter ou non des produits alimentaires génétiquement modifiés.
Dans son rapport sur la conférence, qui a été organisée à Edimbourg du 28 février au 1er mars 2000 sous les auspices du gouvernement du Royaume-Uni, Sir John Krebs se félicite de ce que les organisations internationales, parmi lesquelles lOCDE, semploient à harmoniser les normes et critères dévaluation de sécurité des aliments. Certes, reconnaît-il, la gamme des tests pratiqués nest pas totalement satisfaisante, et cest pourquoi il recommande notamment que soit réexaminé le concept d »équivalence en substance », couramment utilisé pour évaluer linnocuité des produits alimentaires. Ce concept est fondé sur lidée que lon peut comparer les nouveaux aliments aux produits traditionnellement consommés sans effet indésirable. De la même manière, les participants à la conférence ont été unanimes à penser que les méthodes dévaluation de la toxicité et du pouvoir allergène des aliments génétiquement modifiés demandent à être revues.
Quant à laprès Edimbourg, Sir John Krebs estime quil devrait marquer le renouveau du débat international sur les biotechnologies et lagriculture ¾ la conférence ayant incontestablement réussi à réunir toutes les parties prenantes au débat sur les OGM. Il recommande en particulier que soit créée une plateforme internationale destinée à poursuivre le processus enclenché à Edimbourg, à laquelle participeraient des scientifiques, mais aussi des responsables de tout un éventail de groupes dintérêts représentant la société civile : agriculteurs, défenseurs de lenvironnement, industriels, etc.
Le rôle de cette plateforme serait double : éclairer les gouvernements du monde entier en leur fournissant des avis autorisés sur les risques et avantages présentés par ces nouvelles technologies, et favoriser une meilleure compréhension des relations entre progrès technologique et inquiétudes et aspirations des citoyens. « Sa vocation », précise Sir John Krebs, « serait de faire le point des connaissances scientifiques sur les techniques du génie génétique et de situer son évaluation dans le cadre des grandes préoccupations de la société. »
Le rapport du président sera présenté au Conseil de lOCDE le 12 avril et fera partie intégrante du rapport que lOCDE soumettra au Groupe des huit pays les plus industrialisés à leur sommet dOkinawa prévu les 21 et 22 juillet 2000. Le document remis au G8 par lOCDE comprendra également un rapport sur la sécurité et lévaluation des nouveaux aliments, préparé par le Groupe détude sur la sécurité des nouveaux aliments destinés à la consommation humaine et animale ; un rapport sur certaines questions environnementales connexes, établi par le Sous-groupe sur lharmonisation de la surveillance réglementaire en biotechnologie ; un compendium sur lévaluation de la sécurité des produits alimentaires aux niveaux national et international, élaboré par le Groupe ad hoc sur la sécurité des aliments ; et les conclusions dune réunion consultative organisée par lOCDE avec des représentants de la société civile.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
http://www.oecd.org/