Rapport du Président de la Conférence de l’OCDE sur les OGM

Publié: 17 avril 2000

Paris (France), le 7 avril – Nombreux sont ceux qui, de par le monde, consomment aujourd’hui des aliments génétiquement modifiés sans qu’aient été signalés, pour l’instant, des effets nuisibles fondés. Néanmoins, comme la commercialisation des produits transgéniques ne date que d’une dizaine d’années à peine, on ne peut affirmer qu’on ne découvrira pas un jour ou l’autre qu’ils peuvent avoir des conséquences néfastes pour la santé.

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À l’avenir, les débats sur les aliments transgéniques et leur innocuité devront tenir compte de l’avis d’un plus grand nombre d’acteurs et faire preuve d’une plus grande transparence que jusqu’à présent.


Telles sont les deux principales conclusions émises par Sir John Krebs, président de la récente conférence consacrée par l’OCDE aux aspects scientifiques et sanitaires des aliments génétiquement modifiés dans le rapport qui vient d’être rendu public en même temps que la synthèse des rapporteurs (disponibles sur le site internet de l’OCDE à l’adresse : http://www.oecd.org/subject/biotech/edinburgh-fr.htm). Le président note par ailleurs qu’à l’avenir, les débats sur les aliments transgéniques et leur innocuité devront tenir compte de l’avis d’un plus grand nombre d’acteurs et faire preuve d’une plus grande transparence que jusqu’à présent : « Le public veut savoir comment les décisions ont été prises et demande à être consulté ». A son avis, un premier pas en ce sens consiste, à travers l’étiquetage, à donner au consommateur la possibilité d’acheter ou non des produits alimentaires génétiquement modifiés.

Dans son rapport sur la conférence, qui a été organisée à Edimbourg du 28 février au 1er mars 2000 sous les auspices du gouvernement du Royaume-Uni, Sir John Krebs se félicite de ce que les organisations internationales, parmi lesquelles l’OCDE, s’emploient à harmoniser les normes et critères d’évaluation de sécurité des aliments. Certes, reconnaît-il, la gamme des tests pratiqués n’est pas totalement satisfaisante, et c’est pourquoi il recommande notamment que soit réexaminé le concept d’ »équivalence en substance », couramment utilisé pour évaluer l’innocuité des produits alimentaires. Ce concept est fondé sur l’idée que l’on peut comparer les nouveaux aliments aux produits traditionnellement consommés sans effet indésirable. De la même manière, les participants à la conférence ont été unanimes à penser que les méthodes d’évaluation de la toxicité et du pouvoir allergène des aliments génétiquement modifiés demandent à être revues.

Quant à l’après Edimbourg, Sir John Krebs estime qu’il devrait marquer le renouveau du débat international sur les biotechnologies et l’agriculture ¾ la conférence ayant incontestablement réussi à réunir toutes les parties prenantes au débat sur les OGM. Il recommande en particulier que soit créée une plateforme internationale destinée à poursuivre le processus enclenché à Edimbourg, à laquelle participeraient des scientifiques, mais aussi des responsables de tout un éventail de groupes d’intérêts représentant la société civile : agriculteurs, défenseurs de l’environnement, industriels, etc.

Le rôle de cette plateforme serait double : éclairer les gouvernements du monde entier en leur fournissant des avis autorisés sur les risques et avantages présentés par ces nouvelles technologies, et favoriser une meilleure compréhension des relations entre progrès technologique et inquiétudes et aspirations des citoyens. « Sa vocation », précise Sir John Krebs, « serait de faire le point des connaissances scientifiques sur les techniques du génie génétique et de situer son évaluation dans le cadre des grandes préoccupations de la société. »

Le rapport du président sera présenté au Conseil de l’OCDE le 12 avril et fera partie intégrante du rapport que l’OCDE soumettra au Groupe des huit pays les plus industrialisés à leur sommet d’Okinawa prévu les 21 et 22 juillet 2000. Le document remis au G8 par l’OCDE comprendra également un rapport sur la sécurité et l’évaluation des nouveaux aliments, préparé par le Groupe d’étude sur la sécurité des nouveaux aliments destinés à la consommation humaine et animale ; un rapport sur certaines questions environnementales connexes, établi par le Sous-groupe sur l’harmonisation de la surveillance réglementaire en biotechnologie ; un compendium sur l’évaluation de la sécurité des produits alimentaires aux niveaux national et international, élaboré par le Groupe ad hoc sur la sécurité des aliments ; et les conclusions d’une réunion consultative organisée par l’OCDE avec des représentants de la société civile.

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)

http://www.oecd.org/