Québec (Québec), 19 mars 2002 – Le ministre d’État aux Affaires municipales et à la Métropole, à l’Environnement et à l’Eau, M. André Boisclair, a annoncé les étapes dune étude sur la qualité de leau potable qui débutera, dès ce printemps, dans quelque 159 municipalités situées dans les régions où lon trouve les plus importants surplus de fumier. Il sagit des bassins versants des rivières Chaudière, Etchemin et Boyer, dans Chaudière-Appalaches, Bayonne et LAssomption, dans Lanaudière, Yamaska, dans le Centre-du-Québec et la Montérégie, et Nicolet, dans la Montérégie, le Centre-du-Québec et lEstrie.
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Cette étude sur la qualité de leau potable a pour but de mieux documenter les risques pour lenvironnement et pour la santé potentiellement associés aux productions animales intensives. Elle fera notamment appel à la collaboration de lensemble de la population des régions concernées, et plus particulièrement, des résidentes et résidents des maisons privées dont la source dapprovisionnement en eau potable est un puits individuel.
« La qualité de vie et la santé des Québécoises et des Québécoises est au cur de mes préoccupations. Je remercie davance celles et ceux qui accepteront de collaborer à cette étude, que ce soit en répondant à des questionnaires sur leur santé, leurs installations septiques et dapprovisionnement en eau potable, ou en acceptant douvrir leurs portes afin que lon puisse prélever à leur domicile des échantillons deau potable », a déclaré le ministre Boisclair.
Cette étude sur la qualité de leau potable est réalisée conjointement par le ministère de lEnvironnement, le ministère de la Santé et des Services sociaux, le ministère de lAgriculture, des Pêcheries et de lAlimentation et lInstitut national de santé publique du Québec. Les paramètres visés sont les nitrates-nitrites, les bactéries Escherichia coli (E. coli), les entérocoques ainsi que les virus de type coliphage.
Le premier volet de cette étude consiste en léchantillonnage et lanalyse de leau potable. Pour ce faire, le personnel du ministère de lEnvironnement visitera, au cours du mois de mai prochain, quelque 1 500 résidences sélectionnées aléatoirement, afin dy prélever des échantillons deau du robinet. Quelque 1 200 dentre elles sont situées en zone où lactivité agricole est fortement présente, et 300 là où cette activité est faible, sinon absente.
Afin de disposer de données comparatives, le personnel du ministère de lAgriculture, des Pêcheries et de lAlimentation, pour sa part, procédera durant la même période et en utilisant la même stratégie déchantillonnage, à la cueillette déchantillons deau potable dans une région où la nature du sol est mieux connue. Il sagit de la MRC de Montcalm. Ainsi, 900 résidences seront visitées en zone de forte activité agricole, et 100 dans des secteurs où cette activité est faible ou absente. Un suivi temporel sera aussi effectué afin de détecter les variations possibles de la qualité de leau sur une plus longue période de temps. À cet égard, environ 200 résidences seront visitées une fois par mois durant six mois, soit de juin à novembre 2002.
Toujours à des fins de comparaison, on procédera à la cueillette déchantillons provenant des réseaux de distribution deau potable dans les cinq régions en surplus de fumier. Ce qui représente au total 140 réseaux, dont 110 salimentant en eau souterraine, et 30 en eau de surface disposant dun traitement. Ces échantillons seront prélevés par les opérateurs des municipalités au cours de lété et de lautomne 2002.
Le second volet de létude porte sur la santé. Ainsi, une enquête téléphonique sur les habitudes de consommation deau, commandée par lInstitut national de santé publique du Québec, sera réalisée par une firme de sondage auprès des populations à létude, du 11 mars au 26 avril 2002. Cette enquête vise 9 000 adultes et 1 000 nourrissons de moins de trois mois.
Le volet santé inclut un questionnaire et un journal santé portant sur les antécédents médicaux et les symptômes de maladies entériques. Le questionnaire et le journal santé, qui seront remis aux personnes visitées par le personnel du ministère de lEnvironnement ou du ministère de lAgriculture, des Pêcheries et de lAlimentation, cherchera à faire le lien entre la qualité de leau souterraine consommée à la maison et lapparition de gastro-entérites chez les membres dune même famille. Des analyses de risques associés à la contamination de leau par les nitrates-nitrites et les trihalométhanes seront également réalisées pour déterminer si les personnes vivant en milieu où lactivité agricole est intense présentent un risque supplémentaire de développer certaines maladies dorigine hydrique. De plus, le registre des hospitalisations (Med-Écho) et celui des maladies à déclaration obligatoire (MADO) seront utilisés pour déterminer lincidence des maladies entériques transmissibles par leau chez les populations résidant dans les territoires en surplus de fumier.
Les résultats de cette étude, intitulée « Étude de la qualité de leau potable dans sept bassins en surplus de fumier et impacts potentiels sur la santé », seront disponibles et rendus publics en mai 2003.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Ministère de l’agriculture des pêcheries et de l’alimentation du Québec (MAPAQ)
http://www.agr.gouv.qc.ca/
Ministère des Affaires municipales et de la Métropole
http://www.mam.gouv.qc.ca/