Étude sur les coûts de production du lait de chèvre

Publié: 30 juillet 2001

Longueuil, 18 juillet 2001 – « L’étude a permis de chiffrer ce que plusieurs ressentaient dans les faits : les producteurs en arrachent… c’est le maillon faible de la filière ». Tel a été un des premiers constats de M. Christian Dubé, président du Syndicat des producteurs de chèvres du Québec (SPCQ) à la lecture du rapport publié récemment sur les coûts de production du lait de chèvre au Québec.

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L’étude commandée par le Syndicat a été réalisée par la Fédération des syndicats de gestion agricole du Québec (FSGAQ) à partir des résultats de l’année 1999 sur 12 fermes laitières ayant en moyenne 143 chèvres laitières. Elle visait à recueillir des données technico-économiques fiables et évaluer la situation financière des entreprises laitières caprines. Elle a été rendue possible grâce au soutien financier du Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec (CDAQ) et du Ministère de l’agriculture, des pêcheries et de l’alimentation du Québec (MAPAQ).

Le coût de production est évalué à $138,91 l’hectolitre dont près de 45 % représente le travail de l’exploitant et 6 %, la rémunération du capital investi. En excluant ces deux derniers éléments, les coûts sont de $67,39/hl, ce qui ne dégage qu’une mince marge si on les compare au prix moyen reçu de $80.82/hl (1999). Concrètement, après rémunération de l’avoir propre, le producteur exploitant travaille pour $1,45 l’heure… Ces conclusions interpellent sérieusement les intervenants caprins qui se doivent de rechercher des solutions pour assurer la pérennité des exploitations et le développement du secteur. Curieusement, beaucoup de gens s’intéressent à la production, développent des plans d’affaires en croyant faussement à la facilité de la production et à la bonne rentabilité des fermes caprines. On n’a qu’à regarder le roulement des nouvelles entreprises et l’âge moyen des entreprises pour se convaincre du contraire.

L’étude met en lumière la grande variabilité entre les fermes aux niveaux de la structure d’exploitation, de l’endettement et de la rentabilité. Par exemple, le prix moyen reçu varie de 18 % entre les fermes ($75,50-89,27) et les volumes livrés passent quasiment du simple au triple (43 388-164 402 litres). Les données sont très précieuses pour identifier les points forts et faibles des exploitations, elles contribueront à court terme à améliorer l’efficacité de la production. Comme le fait remarquer M. Dubé : « l’efficacité va s’améliorer, mais à quel rythme? Cela dépendra du développement de l’expertise en services-conseils et de la marge financière des fermes qui leur permettra d’investir ».

Le Québec compte environ 130 producteurs laitiers caprins qui livreront en 2001 près de 5,5 millions de litres de lait aux trois principales usines de transformation. Le marché est en pleine croissance, les livraisons ont plus que doublé depuis 4 ans avec des taux annuels d’augmentation de 20 à 30 %. Le secteur reste fragile et demande de plus en plus une intégration de l’information pour gérer la mise en marché dans ce contexte de forte croissance. Avec les producteurs de chèvres de boucherie et ceux de mohair, les producteurs laitiers se sont munis d’un plan conjoint pour mieux contrôler leur mise en marché. Leurs représentants discutent actuellement avec les transformateurs pour en arriver à la signature d’une première convention de vente.

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec (CDAQ)

http://www.cdaq.qc.ca/

Fédération des syndicats de gestion agricole du Québec

http://www.fsgaq.com/

Ministère de l’agriculture des pêcheries et de l’alimentation du Québec (MAPAQ)

http://www.agr.gouv.qc.ca/