Enfin, ça commence à ressembler au printemps dans notre secteur. Quand je me déplace, j’ai l’impression qu’on ne faisait pas partie des priorités printanières. En ce dimanche, Léo a dû ramasser ses cocos de Pâques dans un épais tapis de neige autour de la maison. On a même profité du soleil avec nos chaises d’été dans un environnement tout blanc. Par contre, on commence à apercevoir quelques coins de terre. La rhubarbe éternelle, qui profite du microclimat tout près d’un mur de tôle, commence déjà à pointer ses feuilles. Pendant qu’on prend une marche sur le bitume, on découvre aussi du moins beau en bordure de la route : on réalise qu’il y a encore beaucoup de gens qui boivent au volant. Les cannettes scintillent en flottant sur la neige qui fond tout doucement.

Hier, on a eu droit à de l’aide, en même temps qu’une formation, pour la bonne taille de nos arbres et arbustes. Pierre et Dominic ont aperçu nos premières hirondelles 2023. On sent un peu mieux la chaleur en après-midi. Le sol gorgé d’eau absorbe nos pas comme si on était sur une éponge encore gorgée d’eau. Quelques ronds de blé d’hiver qui se pointent. Il cligne des yeux comme s’il était aveuglé par la puissance du soleil qu’il redécouvre. Un peu éméché, probablement courbaturé. Les prochains jours vont nous permettre de bien évaluer sa réelle condition générale. À chaque printemps, on revit l’intrigue de cette belle et énigmatique culture qui nous amène à nous surpasser, d’où la fierté quand on la réussie! Après sept mois de patience, il nous reste encore quelques jours de suspense. Profession agriculteur!